Dans un mémorandum adressée à tous les membres de la famille de l'athlétisme, le Bureau fédéral de la fédération d'athlétisme, présidé par M. Chaouche Tiyara et suspendu par le MJS, réaffirme “sa détermination de résister et de défendre par tous les moyens légaux, réglementaires et statuaires, l'athlétisme face à la grave dérive que connaît la scène sportive en Algérie”. Ce mémorandum entre dans le cadre de l'action qu'il a décidé de mener pour sa réhabilitation. À ce titre, le Bureau fédéral met en évidence le refus opposé par le ministre de la Jeunesse et des Sports de “le recevoir en audience pour explication”. “De surcroît, ce dernier ignore sa demande de recours, introduite conformément aux dispositions de la loi 04.10 relative à l'éducation physique et aux sports, dont l'article 100 a permis au ministre de prononcer la mesure guillotine de radiation du mouvement sportif national, pour une durée de quatre années, de militants bénévoles du mouvement sportif, dont l'honorabilité se trouve ainsi durement entachée. Tout cela, sans que les accusés aient eu la possibilité de s'expliquer ou de se défendre, et dans l'ignorance totale d'un droit dûment établi et affirmé par l'article 45 de la Constitution — mère de toutes les lois, visée dans le préambule de la loi 04.10 —, stipulant que toute personne est présumée innocente jusqu'à l'établissement de sa culpabilité par une juridiction régulière et avec toutes les garanties exigées par la loi”, note le document. Pour le Bureau fédéral déchu, “la décision de radiation prise par le ministre de la Jeunesse et des Sports n'a même pas tenu compte de l'avis défavorable exprimé par le président du Comité olympique. Faut-il donc croire que l'avis d'une personnalité de cette envergure, aux plans national et international, pèse moins lorsqu'il s'agit d'établir des faits et de qualifier des fautes ?” Le mémorandum souligne également que “par arrêté, il (MJS, ndlr) crée un directoire qui, loin d'être une procédure, est, en fait, un organe particulier non prévu ni par la loi 04.10 ni par les statuts de la FAA. Il lui confie la charge de la préparation de l'organisation d'une assemblée générale extraordinaire et non de sa direction et de son animation. Le président de ce directoire a outrepassé les attributions confiées par le ministre, en convoquant l'assemblée générale extraordinaire (cf. exemplaire de convocation joint et annexe), attribution que la loi confie soit au président de la FAA, soit aux deux tiers des membres de l'assemblée générale de la fédération, soit, en dernier ressort, au ministre de la Jeunesse et des Sports. Mieux, il en a dirigé les travaux. Plus encore, il est candidat au poste de président de la FAA. Comme quoi, on ne s'embarrasse plus des dépassements de droit, puisque l'on peut se permettre d'être tout à la fois, juge et partie”. Le mémorandum fait état des “griefs évoqués, pêle-mêle, par les attendus de la décision ministérielle”. “En effet, et pour nous en tenir à l'essentiel, il convient de souligner que l'opacité avec laquelle sont arrêtées les subventions allouées aux fédérations, ainsi que la répartition autoritaire des crédits par chapitre — sans discussion avec les services fédéraux concernés — ne pouvaient qu'aboutir au travail d'adaptation constante aux réalités du terrain auquel les gestionnaires fédéraux sont contraints de se livrer pour répondre aux sollicitations de leurs techniciens. À titre d'exemple, signalons que le seul championnat du monde de cross country a consommé environ 5 000 000 DA, alors que les crédits alloués aux équipes nationales se montent à 8 000 000 DA. Comment donc éviter les transferts de crédits d'un chapitre à l'autre pour répondre aux exigences de la réalisation du calendrier international ? Il est reproché l'absence de stratégie de prise en charge des jeunes talents ainsi que la programmation et l'organisation anarchiques des compétitions nationales et internationales. Sur la base de quelles grilles de lecture ces appréciations sont-elles portées ?”, s'interroge le BF déchu.