Il fait ressortir une série de dysfonctionnements de l'administration du MJS. Alors que l'assemblée générale élective de la fédération algérienne d'athlétisme est fixée pour ce jeudi, le bureau fédéral de cette instance, qui est l'objet d'une suspension de la part du ministère de la Jeunesse et des Sports, suspension qu'il conteste, s'est réuni samedi dernier et a établi un mémorandum qu'il a transmis aux plus hautes autorités du pays ainsi qu'à la famille de l'athlétisme dans lequel il fait état de sa volonté «de résister et de défendre par tous les moyens légaux, réglementaires et statutaires, l'athlétisme face à la grave dérive que connaît la scène sportive en Algérie». Il indique que «ce mémorandum entre dans le cadre de l'action qu'il a décidée de mener pour sa réhabilitation». Le texte est sérié en quatre grandes parties dans lesquelles le bureau fédéral apporte un maximum de précisons visant à éclairer ceux qui l'auront entre les mains. Il pose le problème, en premier, sur le plan du droit. C'est ainsi qu'après avoir rappelé qu'il avait «demandé une audience au ministre de la Jeunesse et des Sports, demande qui a été refusée» il souligne qu'il a introduit un recours conformément aux dispositions de la loi 04-10 sur le sport contre la mesure dont ses membres ont été l'objet, des membres qui sont «des militants bénévoles du mouvement sportif national dont l'honorabilité se trouve ainsi durement entachée». Le bureau fédéral fait ressortir que la décision de suspension est «même en contradiction avec la Constitution du pays, mère de toutes les lois, laquelle, en son article 100, stipule que toute personne est présumée innocente jusqu'à l'établissement de sa culpabilité par une juridiction régulière et avec toutes les garanties exigées par la loi». Il précise que l'Inspection générale du MJS qui a diligenté une enquête pour déterminer «la faute grave» qui aurait été commise par ce bureau fédéral ne peut «être considérée comme une juridiction régulière» et dans ce cas «il y a eu dépassement manifeste des prérogatives et confusion de pouvoirs». Il est ajouté que «le MJS n'a même pas tenu compte de l'avis défavorable exprimé par le président du Comité olympique algérien. Faut-il croire que l'avis d'une personnalité de cette envergure au plan national et international pèse moins lourd lorsqu'il s'agit d'établir des faits et de qualifier des fautes?». Le mémorandum note encore que si «la loi sur le sport enjoignait le ministre de mettre ensuite en place des procédures de gestion particulières pour la FAA, ce ministre est allé jusqu'à créer un directoire qui est loin d'être une procédure et qui est, en fait, un organe inconnu des dispositions de la loi sur le sport et des statuts de la FAA. Le président de ce directoire a outrepassé les attributions que lui a confié le ministre pour convoquer une assemblée générale extraordinaire et il se présente même à l'élection pour le poste de président de la FAA». Dans le 2e point qui traite de sa gestion, le bureau fédéral note que «cette gestion qualifiée de catastrophique par le MJS» n'a aucune attache concrète d'autant «que la répartition par chapitre des subventions allouées sans discussion avec les services fédéraux ne pouvaient qu'aboutir au travail d'adaptation constante aux réalités du terrain sans oublier que l'Inspection du MJS permet de confisquer, pour une année, les livres comptables de la FAA et lui reproche après d'avoir manqué de soin dans le suivi de la comptabilité». Sur le plan du développement, le bureau fédéral indique que la FAA, suivant les recommandations d'un séminaire, a adressé «au MJS un plan visant à la refondation de la discipline» et que «cette démarche est restée sans suite» tout en soulignant que «le programme de préparation des athlètes de haut niveau a toujours été perturbé par des dysfonctionnements administratifs inhérents à un système élaboré par le MJS». Le volet international est ensuite développé et il y est souligné la saisine de l'IAAF de l'affaire de suspension à la suite de quoi l'instance internationale fait peser une menace d'exclusion de l'athlétisme algérien de la scène mondiale si le bureau fédéral n'était pas rétabli dans ses droits. En conclusion, le mémorandum insiste sur le fait que nombre de griefs qui sont reprochés à la FAA «trouvent leur source dans les dysfonctionnements des services du MJS». Il se pose la question de savoir «pourquoi le ministre n'a pas convoqué une AG extraordinaire comme le préconisent les textes en vigueur?». Le bureau fédéral demande alors «l'arrêt de la procédure actuelle et la convocation d'une telle AG». Il souligne que «dans le cas où des actes de malversation sont réellement mis en évidence et dûment prouvés que la justice soit saisie». Il termine en souhaitant que «ce mémorandum serve à établir la vérité afin qu'elle soit dite et entendue au plan national et international».