Les tentatives du ministère de la Jeunesse et des Sports de justifier la suspension du bureau fédéral de la Fédération d'athlétisme, présidé par M. Chaouche Tiyara, ont finalement échoué puisque l'IAAF vient de prononcer à l'issue de la réunion de son conseil la suspension de l'Algérie de toutes les compétition internationales. Une décision qualifiée par l'IAAF même de “rare” faisant désormais de notre pays la risée du monde. Premier responsable de cette humiliante punition, le ministre de la Jeunesse et des Sports, M. Yahia Guidoum, auteur de la décision de sanction, qui a engagé un bras de force avec l'IAAF que beaucoup savaient déjà perdu d'avance. Guidoum ne pouvait pas raisonnablement ignorer les risques encourus en destituant l'équipe dirigeante de la FAA. Il a sciemment choisi de mettre en péril l'un des sports les plus performants en Algérie, histoire de satisfaire un orgueil personnel. Entre la volonté de remettre de l'ordre dans la gestion de l'athlétisme algérien et les risques de violation de nos engagements internationaux, Guidoum se devait de trouver la parade intelligente sur le plan réglementaire afin d'éviter à notre pays un tel affront. Du reste, il l'a bien fait pour le football dès lors qu'il a eu le “courage” salutaire de reculer devant la menace de la Fifa quand Blatter agitait publiquement le glaive à la face des Algériens. L'on s'interroge du coup, même si les raisons différent, pourquoi Guidoum n'a pas traité les deux fédérations avec la même “souplesse”, à moins qu'il pense que le football, sport roi en Algérie par excellence, n'a pas la même “gravité” que l'athlétisme. Désormais, c'est le retour à la case départ. Guidoum se voit obliger de composer avec un bureau fédéral qu'il a traité de tous les noms. Sans un retour rapide au dialogue, comme il l'a si bien fait avec la FAF (même à contre cœur), il y a point de salut puisque la Fédération internationale exige ni plus ni moins que la réhabilitation de l'ancien bureau fédéral. L'intérêt de ces athlètes dont l'avenir est menacé par cette décision de suspension doit primer avant toute autre considération. Il faut d'abord rétablir la légalité pour permettre l'amorce d'une solution avec l'IAAF. À ce titre, le nouveau président de la FAA, M. Amar Bouras, dont l'élection n'est pas reconnue par l'IAAF, se retrouve dans une situation bien inconfortable. C'est le dindon de la farce même s'il, lui aussi, savait pertinemment que le MJS l'engageait dans un chemin sans issue. Aujourd'hui, il n'a pas d'autre choix que de se retirer en attendant pourquoi pas de revenir par la grande porte, celle bien sûr de la légalité. Pour le reste, Guidoum doit surtout apprendre à laisser la justice faire son travail ne serait-ce que pour apporter du crédit à son plan de redressement du sport national. S. B.