Selon le membre du gouvernement, l'utilisation délibérée de l'eau impropre à la consommation est à l'origine des cas avérés de cette maladie à transmission hydrique. Interpellé par les journalistes, jeudi en marge des travaux en plénière de l'APN consacrés aux questions orales, sur l'épidémie de typhoïde qui se propage à Oum El-Bouaghi, Djelfa et El-Oued, le ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal, a expliqué les causes de l'apparition de cette maladie séculaire dans ces trois villes. Il a indiqué que des citoyens ont rouvert, à Aïn M'lila (Oum El-Bouaghi) durant l'été dernier, un ancien puis scellé, l'année écoulée, après réalisation d'un nouveau réseau d'adduction en eau potable. Le ministre a soutenu qu'une commission d'enquête a été envoyée à El-Oued. Les premières informations révèlent que des habitants de cette wilaya ont coupé le suc de la datte (lagmi, une boisson très prisée par les hommes de la région pour ses effets proches de ceux induits par l'alcool), avec de l'eau puisée d'un puits insalubre. Ce qui a provoqué la déclaration de la fièvre de typhoïde (pathologie à transmission hydrique). Il a abordé la problématique de l'interconnexion des réseaux d'assainissement avec la nappe phréatique. “De manière générale, beaucoup d'efforts sont fournis pour éviter, à El-Oued, les risques de pollution de la nappe”, a assuré le ministre. Le fait est plus grave à Djelfa, puisque le ministre a reconnu que des cultures de salade ont été arrosées avec de l'eau polluée. Ce qui a contaminé certaines personnes qui ont consommé malencontreusement ce légume. “Les dispositions des lois en vigueur doivent être appliquées avec fermeté contre ceux qui utilisent de l'eau impropre à la consommation”, a recommandé le membre du gouvernement, qui a néanmoins relativisé le phénomène. “Par rapport aux autres années, les cas sont moindres. Mais cela reste tout de même inacceptable”, a commenté Abdelmalek Sellal. Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Amar Tou, a corroboré ces dires en déclarant que 167 cas de typhoïde (120 à Djelfa, 45 à El-Oued et 2 à Oum El-Bouaghi) sont confirmés. Il a assuré que la prise en charge des malades est efficiente. “Les médicaments sont disponibles. Les ressources financières aussi. Vous constatez qu'aucun décès n'a été enregistré.” À titre d'indication, il a donné le chiffre de 1,5 milliard de centimes dépensé l'année dernière, rien qu'à Aïn M'lila, pour faire face à l'épidémie. Sur un autre chapitre, le ministre des Ressources en eau a attesté que le gouvernement n'a nullement l'intention, pour l'heure du moins, de procéder à des augmentations dans la tarification de l'eau potable. Il a rassuré aussi les consommateurs en affirmant qu'il n'y aura pas de perturbations dans l'alimentation en cette ressource indispensable à la vie, malgré le retard des pluies saisonnières. “Le taux de remplissage des barrages est de 44%. Les problèmes peuvent se poser pour l'agriculture.” Son collègue de la Santé a répondu au député qui lui a demandé de programmer un hôpital à Tlemcen, qu'une extension de l'ancienne structure sanitaire est en projet. Une enveloppe budgétaire de 500 millions de dinars lui est allouée. Au député FLN Abdelwahab Baghli, qui attirait son attention sur les risques inhérents aux campagnes de circoncision collectives, le ministre a affirmé que le problème est parfaitement pris en charge puisque les enfants ne sont circoncis, désormais, en vertu d'une nouvelle réglementation, qu'en milieu hospitalier. Souhila H.