Un groupe d'une vingtaine d'Algériens, dont l'âge oscille entre 22 et 35 ans, originaires des wilayas de Mascara, Mostaganem et Batna, a été remis par les services de sécurité marocains vendredi aux éléments du poste des gardes-frontières de Akid-Lotfi. Selon les témoignages recueillis auprès de ces candidats à l'immigration, il semblerait que les autorités marocaines aient entamé, depuis le début de ce mois, une véritable chasse aux clandestins de nationalité algérienne à travers les moindres recoins du royaume. La plupart des clandestins de ce groupe ne possèdent pour ainsi dire aucun niveau scolaire et ont été arrêtés, alors qu'ils étaient employés chez des fellahs marocains qui n'ont pas hésité à dénoncer leur présence aux services de sécurité marocains. Après leur arrestation, ils ont été emprisonnés pour certains pendant plus d'un mois dans les geôles marocaines où ils ont subi les pires humiliations de leurs geôliers. “On nous a conduits et rassemblés dans des geôles souterraines du côté d'Oujda, sans eau et sans nourriture. Le toit de ces geôles est un grillage au-dessus duquel les gardiens marocains nous surveillent de jour comme de nuit et à travers lequel ces derniers viennent uriner et faire leurs besoins sur nos têtes. Un véritable cauchemar”, raconte Abdelkader, l'un des refoulés bien content de rentrer au pays. Présentés au parquet de la ville de Maghnia, les vingt refoulés ont été relâchés et ont fait l'objet d'une citation directe. Depuis le début de ce mois en cours, environ une trentaine de clandestins algériens ont été refoulés par le Maroc à la frontière algéro-marocaine, et une quinzaine de ressortissants marocains ont été interceptés par les gardes-frontières du groupement GGF de Maghnia, alors qu'ils tentaient de s'introduire frauduleusement sur le territoire algérien, apprend-on de source bien informée. Ali Moussa