À l'appel de la coordination syndicale UGTA de la Douh (direction des œuvres universitaires de Hasnaoua), les travailleurs des résidences universitaires de Tizi Ouzou ont observé, hier, une journée de protestation. Ainsi, les cinq cités U de Hasnaoua, Bastos et ex-habitat, relevant de la Douh, ont été paralysées l'espace d'une journée par un débrayage massivement suivi par les travailleurs, comme nous l'avons constaté de visu. Le mouvement de grève a été décidé par les membres de la coordination syndicale à l'issue d'une réunion de conciliation qui n'a pas abouti avec les responsables de la Douh. Devant le non-paiement des salaires des vacataires des cinq résidences universitaires, une réunion a regroupé les représentants des travailleurs et ceux de l'administration afin de trouver une solution à la situation des vacataires, sans le sou depuis maintenant près de trois mois. “Lors des fêtes de l'Aïd, nous avons été contraints de puiser dans les caisses des œuvres sociales pour donner des avances aux vacataires, alors qu'on n'avait pas à la faire, à vrai dire”, affirme un syndicaliste, rencontré devant le siège de la Douh. En plus du non-paiement de leurs salaires, les travailleurs vacataires, qui sont réglementairement tenus de travailler cinq heures par jour, en font huit journellement. Cette “exploitation” est inadmissible, selon les grévistes. Outre le cas des salaires, les syndicalistes avancent d'autres revendications comme la réintégration des agents de sécurité suspendus. Pourtant, comme convenu dans le protocole d'accord avec le directeur général de l'Onou (Office national des œuvres universitaires), promesse a été faite de réintégrer ces travailleurs, dont l'affaire a été traitée par les tribunaux. L'organisation du travail est également remise en cause par les travailleurs. Pour convaincre, ils citent l'exemple des agents de sécurité qui travaillent 48 heures alternativement, alors que théoriquement, ils sont censés travailler seulement 40 heures par semaine. Hier, les grévistes ont interpellé les responsables concernés pour prendre des mesures concrètes, avant que la situation s'aggrave. Certains directeurs de cités ont “subi” une véritable volée de bois vert. À leur encontre, des décisions urgentes et fermes sont exigées par les syndicalistes, “pour mettre fin aux agissements de ces pseudo responsables qui ne cessent d'intimider et de harceler les travailleurs au quotidien”. Après cette journée de débrayage, les travailleurs grévistes brandissent déjà la menace d'un autre mouvement de grève. “Cela ne va pas s'arrêter là, nous allons revenir à la charge”, promet-on du côté de la coordination syndicale UGTA. Cette menace sera de mise “tant que les vacataires ne seront pas payés”. YAHIA ARKAT