L'émotion, la joie, la fierté et l'honneur, des sentiments sincères qui ont été partagés par les nombreuses personnes, parmi lesquelles des personnalités politiques et universitaires françaises et algériennes, présentes, jeudi, à la cérémonie d'inauguration de la place Emir-Abdelkader au cœur de la capitale française, dans le 5e arrondissement qui abrite en son sein la Grande-Mosquée de Paris et l'Institut du monde arabe (IMA). Aux côtés de l'ambassadeur d'Algérie à Paris, Missoum Sbih, du maire de Paris, Bertrand Delanoë, du maire du 5e arrondissement, Jean Tiberi, et du président de la Fondation algérienne Emir-Abdelkader, Mohamed Boutaleb, descendant de l'Emir, la cérémonie a réuni de nombreux invités parmi lesquels l'homme politique français Bernard Stasi, et le professeur émérite des universités, Bruno Etienne, auteur de plusieurs ouvrages historiques sur l'Emir. La cérémonie était placée sous le signe du dialogue entre les civilisations et l'interreligieux dont l'Emir Abdelkader fut “un des précurseurs et, par anticipation, un partisan du refus du clash des civilisations”, a souligné l'historien Bruno Etienne, qui a centré son discours sur ce thème plus que jamais d'actualité. “Nous devons rendre hommage à l'Emir Abd al-Qâdir Ibn Mohy al-din al-Hassani al-Jazayri (à) cet homme accompli, qui fut un pont entre l'Occident et l'Orient, isthme des isthmes au XIXe siècle, mais dont la guidance est encore pertinente plus que jamais en ce siècle naissant pour notre époque troublée”, a-t-il dit en ponçant quelques passages en langue arabe. Outre ses qualités reconnues de combattant “qui pendant 17 ans s'opposa à la violence de l'armée française”, de “fondateur de l'Etat algérien, de savant érudit dès son plus jeune âge, de poète et cavalier”, l'orateur a salué en l'Emir Abdelkader le “moudjahed contraint par les évènements” et le “mujtahid”. R. N.