Le président de la république a dénoncé, hier, en Conseil des ministres, les “calculs politiciens” qui ont motivé les opposants à l'annulation de la fameuse filière. Comme annoncé, samedi, par le ministre du secteur, le conseil des ministres, réuni hier sous la présidence du chef de l'état, a consacré une grande partie de ses travaux à l'éducation nationale. à cette occasion, Boubekeur Benbouzid a présenté une communication portant sur le renforcement de l'enseignement de la langue arabe, de l'histoire et de l'islam. Le programme d'action du ministère est directement inspiré des instructions du président de la république. Il comprend la réaffirmation du statut de l'arabe comme langue d'enseignement de toutes les disciplines et à tous les paliers du système éducatif. Le projet de M. Benbouzid met l'accent, en outre, sur la réhabilitation et la consolidation de la place de l'histoire dans les programmes scolaires sur le plan éthique, grâce à la narration juste et honnête des faits historiques et pratique par l'augmentation du volume horaire des enseignements. La consécration du choix relatif à l'intégration de l'éducation islamique dans la nomenclature officielle des programmes figure également dans l'exposé du ministre. Son insistance sur ce point précis se veut une réponse aux islamo-conservateurs, tenants de la polémique ayant éclaté récemment autour de la suppression de la filière de la charia de l'enseignement secondaire. La décision prise en accord avec le chef du gouvernement a désormais la caution du chef de l'état. “Le Conseil des ministres a tenu à confirmer cette mesure”, fait observer le communiqué publié à son issue par l'APS. Auparavant, il soulignait la réprobation par le conseil des “calculs politiciens” qui ont motivé les opposants à l'annulation de la fameuse filière. Prenant la parole, Abdelaziz Bouteflika, tout en se félicitant de l'ouverture du chantier de la réforme, destinée, selon lui, à l'ouverture de l'école sur les sciences et les langues étrangères, a demandé à ce que les jeunes générations s'imprègnent suffisamment des valeurs nationales et de “l'amour de la patrie”. Ces recommandations sont valables pour le secteur public d'enseignement, mais surtout pour le privé qui accapare actuellement toute son attention. Martelant la nécessité des écoles privées de se conformer dès la rentrée prochaine au respect des programmes officiels de l'éducation nationale, notamment l'enseignement en langue arabe, sous peine de retrait d'agrément et de fermeture, le premier magistrat du pays va plus loin. Il a demandé, hier, au gouvernement de préparer un projet de loi énonçant les obligations des établissements d'enseignement privé et les sanctions encourues en violation de celles-ci. Par sanction, le chef de l'état entend l'engagement de poursuites judiciaires contre les directeurs n'ayant pas obtempéré à la force publique et gardé leurs institutions ouvertes. Pour rappel, 27 écoles ont obtenu leur agrément jusque-là sur un ensemble dont le nombre reste indéterminé. Le président a ouvert le dossier brûlant des écoles privées en avril dernier. Intervenant lors de la conférence des ministres africains de l'éducation, il avait sommé son ministre d'appliquer la loi avec fermeté. Bien que n'étant pas clairement spécifié par le cahier des charges, l'enseignement en arabe est à ses yeux la condition suprême à l'ouverture d'établissements privés. S'élevant contre le mépris dont cette langue fait l'objet, il avait ordonné sa réhabilitation dans l'enseignement. Le locataire de l'éducation nationale s'est appliqué dès lors à préparer le plan d'action qu'il a soumis à l'approbation du Conseil des ministres. Après débat, le chef de l'état a jugé qu'il devait être enrichi. Il a ainsi demandé que “les mesures proposées soient accompagnées d'un effort sérieux dans l'élaboration des manuels et la formation des formateurs”. Samia Lokmane