Le MSP fait marche arrièreCe n'est finalement qu'une tempête dans un verre d'eau. Le MSP, un parti qui s'est farouchement opposé à la décision du gouvernement de supprimer la filière des sciences islamiques dans l'enseignement secondaire, s'est résigné à la confirmation de cette mesure par le président de la République, lors du dernier Conseil des ministres tenu dimanche dernier. Dans un communiqué rendu public hier, le parti de Bouguerra Soltani, qui a été nommé en mai dernier ministre d'Etat, a qualifié de « courageuses » les décisions issues de ce conseil, notamment en ce qui concerne la réforme du système éducatif. Pourtant, son vœu - voir le premier magistrat du pays annuler la mesure portant suppression de la filière des sciences islamiques dans les lycées - n'a pas été exaucé. Alors que tout le monde s'attendait à ce qu'il s'explique et explique sa position par rapport à la fin de non-recevoir qui a été donnée à sa requête, le MSP s'est montré plutôt timoré par rapport aux mesures prises en Conseil des ministres qui permettront, mentionne-t-on dans le communiqué, de « retirer le dossier de l'éducation nationale à ceux qui marchandent avec les constantes nationales et qui jouent avec l'identité de la nation en le mettant au plus haut niveau de l'Etat ». Ce parti, qui compte cinq ministres au gouvernement, dont son président Bouguerra Soltani, trouve aussi que l'orientation des réformes du système éducatif va dans le bon sens. Il a évoqué « l'appartenance civilisationnelle à la nation arabo-musulmane » et, à plusieurs reprises, « les constantes nationales ». Le MSP a rappelé une évidence : « Les composantes de l'identité nationale ne sont pas des matières à enseigner, mais plutôt des devoirs nationaux qui doivent être accomplis par l'Etat algérien à même de prémunir la nation contre les répercussions négatives de la mondialisation. » Il a également insisté sur la nécessité d'assurer un « suivi conscient » de la mise en œuvre, sur le terrain, des décisions du Conseil des ministres. Comme l'ex-Hamas a aussi appelé ses deux autres alliés au sein de l'Alliance présidentielle, à savoir le RND d'Ahmed Ouyahia et le FLN de Abdelaziz Belkhadem, à poursuivre leurs efforts communs pour mener à bien les réformes et couper l'herbe sous le pied des « opportunistes ». Le MSP n'a pas soufflé mot de la décision du président Bouteflika. Aucun commentaire. Il n'a pas du tout évoqué ce sujet dans son communiqué. Craint-il des représailles ? Ou n'est-t-il pas vraiment convaincu de son opposition à cette mesure ? Mystère.