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Eradication
Publié dans Liberté le 21 - 11 - 2006

Tous les ministres et ministres délégués concernés par notre ignorance se sont présentés hier devant la presse pour nous rassurer : nous saurons tous lire et écrire en 2016. Dix ans pour éradiquer les huit millions d'analphabètes.
La panacée s'inspire, dit-on, du précédent cubain. Mais Cuba est toujours communiste, même si l'on n'y envoie plus les intellectuels récolter la canne à sucre. Même à Cuba, on s'éloigne du modèle cubain.
En dix ans, à force d'heures supplémentaires, les uns pour apprendre et les autres pour enseigner, il n'y aura plus personne qui ne sache lire et écrire. Du coup, on éradiquera le métier d'écrivain public.
Nous revoilà donc renvoyés au discours des “tâches d'édification nationale”. L'Algérie semble prise de nostalgie pour le temps béni des TEN. Des élites vont donc s'occuper, en dehors de leurs heures de travail, des masses incultes. Peut-être faudra-t-il réinventer les CUV (Comités universitaires de volontariat, pour ceux de la génération de l'école fondamentale qui ignorent l'époque naïve où l'engagement allait de pair avec les études) ? C'était bien avant que le mouvement de dévotion ne fasse fleurir les “djemi'â khaïria”. Le volontariat collectait du temps de travail ; l'association caritative collecte de l'argent. Grande différence d'optique dans la façon de concevoir la bonne action.
C'est bien apparemment plus facile de s'engager pour un objectif sur dix ans que de promettre un résultat pour l'an prochain. Dans un monde qui ne peut même plus prévoir si les saisons survivront d'ici 2016, quel bilan attendre des ministères de l'Enseignement ou de la Formation professionnelle pour cette année-là ? Autant dire que les comptes sont renvoyés aux calendes grecques.
Il y a tellement de fléaux que l'Etat s'emploie vainement, et depuis toujours, à éradiquer : les bidonvilles, le chômage, la typhoïde, pour ne citer que les problèmes les plus voyants. Il y a aussi les terroristes, mais ceux-là il n'y a plus que les ennemis de la paix et de la réconciliation pour revendiquer leur extermination. Malgré les plans et programmes renouvelés avec l'intention déclarée de mettre fin à tous les autres maux, les uns perdurent, les autres s'aggravent. Ce n'est pas une calamité immatérielle comme l'analphabétisme, discrète et difficile à quantifier, qu'on verra s'éteindre du fait d'une stratégie.
Les enseignants du cursus officiel se perdent en grèves et protestations parce qu'on n'a pas trouvé le moyen de motiver ; l'illettrisme handicape les jeunes Algériens, y compris pour certains d'entre eux qui sont passés au travers de l'université. Malgré l'état de la fonction éducative, le pouvoir a tout de même la volonté d'instruire ceux qui n'ont pas eu la chance d'apprendre les rudiments de lecture et d'écriture.
Il serait curieux de voir comment un programme suggéré par l'expérience cubaine prendrait dans une Algérie du marché, des IDE et de la débrouille, dans une Algérie où les enseignants prennent le risque d'être arrêtés parce qu'ils essaient d'organiser leurs revendications salariales.
La même démarche ne s'applique que dans le même contexte. N'est-ce pas le b. a.-ba de la méthode ?
M. H.
musthammouche@yahoo.fr


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