Interrogé sur le décès d'une élève à Annaba, le ministre a affirmé qu'il ne tolère plus ce dépassement qu'il qualifie d'insupportable. Le département de Benbouzid a trouvé la recette contre l'analphabétisme. «Nous allons éradiquer la totalité du stock des 6 millions d'analphabètes en 2016», a déclaré le ministre de l'Education nationale, Boubakeur Benbouzid. Confiant, le ministre croit dur comme fer dépasser les standards fixés par les Nation unies qui exigent de réduire le taux des illettrés de 50% par an. «Nous allons dépasser les normes internationales en portant le nombre à 100% par année», a-t-il confirmé, à plusieurs reprises, lors de son intervention au Forum parlementaire sur l'analphabétisme en Algérie, tenu hier à l'APN. C'est-à-dire, à partir de 2016, il n'y aura plus d'analphabètes à travers le pays. Comment peut-il relever ce challenge? Le ministre a-t-il trouvé l'option magique? La solution paraît si simple pour lui. Elle consiste en la stratégie nationale de lutte contre ce phénomène, mise en place depuis 2007. Avec 6,4 millions d'analphabètes que comptabilise actuellementt notre pays, le patron de l'éducation promet d'apprendre à lire et à écrire à tout le monde. Une campagne ciblant la catégorie des personnes dont l'âge varie entre 15 et 45 ans sera lancée. Elle concernera, chaque année, quelque 9000 analphabètes. Durant l'année précédente, 8000 ont été inscrits dans les programmes de lutte contre ce phénomène. Voulant conforter ses arguments, le ministre a déclaré que l'Etat a dégagé un budget de 24 milliards de dinars pour l'application de ce programme. Ce budget reste insuffisant, aux yeux du ministre, pour couvrir entièrement les frais d'apprentissage. «Nous avons fait part de notre préoccupation au Premier ministre», a-t-il encore réitéré. M.Benbouzid reste confiant en l'engagement de l'Etat à soutenir et à financer cette stratégie. Comme il bénéficie de l'appui du département de la solidarité nationale et celui de l'emploi. Pour l'année 2009, une enveloppe de 2,6 milliards de dinars a été dégagée dans ce sens. En plus des moyens financiers, le département de l'éducation a besoin d'un potentiel humain pour l'encadrement. «Nous avons besoin de 21.000 encadreurs pour atteindre nos objectifs», a-t-il avancé en précisant que le nombre actuel est de 8000 encadreurs. A l'instar du programme d'enseignement au niveau des établissements, une chaîne d'apprentissage sera créée prochainement. «Nous allons bientôt créer une chaîne d'apprentissage», a déclaré le ministre dans son discours de conclusion. En outre, le ministre a mis en exergue les progrès réalisés par le gouvernement dans ce secteur. Afin d'illustrer l'évolution du taux de scolarisation, le ministre est remonté, dans son analyse, jusqu'à l'époque coloniale. Le taux de scolarisation est de 97,5% en 2008 contre 43% en 1964. Pour le cycle préparatoire, le taux a atteint 75%. Sur ce registre, le ministre a démenti l'information selon laquelle le taux de déperdition scolaire a atteint 48%. Selon lui, le taux de déperdition scolaire est de 11% à savoir 4% dans le primaire et 7% dans le cycle moyen. «Les chiffres rapportés par certains organismes sont faux», a-t-il clamé en précisant que les chiffres du Cnes et de l'Unesco sont fournis par le département. Enfin, interrogé sur le décès d'une élève tabassée par son professeur à Annaba, le ministre a exprimé sa colère. «Je ne permets à personne de faire des dépassements pareils qui sont pour moi insupportables», a-t-il martelé très irrité. Selon lui, l'enseignante a été relevée de ses fonctions et une enquête est en cours au niveau de la justice. M.Benbouzid a exprimé ses condoléances à la famille de la victime en lui promettant de mener l'affaire jusqu'au bout.