Une conférence nationale de consensus sur le diagnostic, le traitement et la prévention de la rhinite allergique se tient depuis hier à l'hôtel El-Aurassi. Elle est conjointement organisée par la Société algérienne d'allergie et d'épidémiologie clinique, l'Association nationale des allergologues privés, l'Association nationale des ORL et des pratiques libérales et la Société des ORL universitaires. C'est une rencontre d'experts de différentes spécialités, organisée sous la forme d'ateliers de travail où les médecins dialoguent autour de la rhinite allergique et son impact sur l'asthme. Une maladie émergeante qualifiée par l'OMS de maladie du XXIe siècle. Les statistiques montrent que la rhinite allergique, qui ne concernait que 1% de la population dans le monde au début du XXe siècle, touche à présent entre 20 et 40% des populations, notamment celles des pays industrialisés. Cette maladie se manifeste de différentes manières et de différents niveaux de gravité. Elle peut se déclarer de façon intermittente ou permanente, mais lorsqu'elle est lourde, cette pathologie entraîne beaucoup de désagréments : un état de fatigue, une gêne respiratoire, de l'absentéisme et moins de rendement. Les traitements sont disponibles en Algérie, mais reste les problèmes de coût et de diagnostic. En effet, ce mal relève de l'allergologie, mais il nécessite une approche multidisciplinaire. Sous sa forme la plus lourde, la rhinite allergique se complique en asthme et requiert un protocole qui fait intervenir toutes les spécialités concernées, à savoir l'ORL, le pneumologue, l'allergologue et le pédiatre lorsqu'il s'agit d'enfants. Et un des buts de cette démarche est de sensibiliser avant tout les médecins généralistes qui sont les premiers à être en contact avec les malades, afin qu'ils les orientent vers la bonne spécialité. Partant de ce constat, le professeur Habib Douagui, chef de service d'allergologie au CHU de Béni Messous, a pris l'initiative d'organiser une réunion de consensus dont les objectifs seraient “de rédiger, d'éditer et de diffuser, en prenant en compte les avancées scientifiques et les points de vue des différents spécialistes, des recommandations concernant le diagnostic, le traitement et la prévention de la rhinite allergique, destinées aux médecins généralistes pour une meilleure orientation et éviter le phénomène de nomadisme médical. Mais, aussi de mettre en place un dossier unique pour faciliter les démarches aux malades et ainsi optimiser la cohérence et l'efficacité des soins”, nous explique-t-il. Les spécialistes insistent sur l'importance de l'éducation sanitaire et espèrent attirer l'attention des décideurs politiques en leur proposant des solutions qui permettent une meilleure prise en charge des patients souffrant de ce mal, et ce, à moindre coût.