La section de recherche du groupement de gendarmerie de la wilaya d'Alger a mis fin, dans le courant de la semaine dernière, aux agissements d'un groupe de malfaiteurs, spécialisé dans l'escroquerie, le faux et usage de faux. Le groupe, composé de trois personnes, dont l'auteur principal, se prétendait, selon les déclarations du lieutenant Benhamamouche, avoir des relations auprès des autorités et de certains partis politiques, et promettait des logements sociaux à ses victimes. Pour plus de crédibilité, le cerveau, âgé de 55 ans, avait un proche complice faisant fonction d'intermédiaire avec les victimes qu'il appâtait avec de fausses décisions. Il fallait pour cela un troisième complice dont la mission était de confectionner de faux documents. Il est propriétaire d'un cybercafé à Aïn Naâdja, et ce genre de boulot c'est du gâteau pour lui, du moment qu'il possède une imprimante et une unité centrale. Les faussaires fournissaient le document de base, à savoir la décision d'attribution qui sera scannée et reproduite à la demande. Comble de la bêtise, la victime est sollicitée pour fournir une décision (une vraie), empruntée à un ami ou un proche. Le reste n'est qu'un jeu d'enfant. De faux cachets sont là pour authentifier le document. Il ne reste donc qu'à payer rubis sur l'ongle la prestation estimée à 50 millions de centimes. Mais cette façon d'agir n'a pas manqué d'éveiller des soupçons chez l'une des victimes qui alerta les gendarmes. Ces derniers tendent une souricière à l'escroc et à son complice qui attendaient leur victime dans un café à Bouzaréah pour leur remettre le pactole. Ils sont arrêtés au moment où ils s'apprêtaient à monter dans leur voiture. Conduits à la section de recherche, les deux malfaiteurs passent à table en précisant que le troisième complice, le propriétaire du cybercafé, prenait 35 DA par document scanné. Ce dernier a, selon le lieutenant Benhamamouche, nié savoir la destination des documents falsifiés. “Pour nous, il n'y a pas de doute, c'est un complice”, dira l'officier. Actuellement, seules trois victimes sont connues, mais l'enquête suit son cours. L'auteur principal et ses deux complices seront présentés aujourd'hui devant le procureur de la République. A. F.