Parmi les membres du GSPC, qui activent dans le sud du pays, figurent des Africains du Sahel, dont des Mauritaniens et des Nigériens. Selon des sources sûres, l'attentat terroriste perpétré, mercredi dernier, dans la région de Lagraf, dans la commune de Mechounech, à Biskra, serait commandité par la direction d'Al-Qaïda pour la région du Sahel. L'objectif de cette action terroriste, qui a coûté la vie à trois GLD et à deux éléments de l'autodéfense, est de sceller définitivement l'alliance du GSPC à l'Internationale terroriste et réaliser une opération de grande envergure à même de donner un nouveau souffle au terrorisme en Algérie, en déclin depuis la deuxième moitié des années 1990. Ensuite, il s'agit de desserrer l'étau sur la zone VII et les maquis de Bouira qui subissent depuis l'été dernier une forte pression des forces combinées. Cet objectif serait prioritaire pour les groupes terroristes qui sont contraints de battre en retraite même dans les zones où ils ont pu installer leur maquis durant de longues années. En effet, selon des sources dignes de foi, Amar Laouar, alias Mokhtar Belmoukhtar, était le seul “émir” terroriste algérien reconnu par Al-Qaïda, avant que celle-ci n'annonce le ralliement de l'ensemble du GSPC. Ses activités s'étendent des monts de djebel Boukhil, dans la wilaya de Djelfa, jusqu'à l'Extrême-Sud, où il a pu pénétrer jusqu'au Mali, le Niger, la Mauritanie ou encore le Tchad. Des relations favorisées par des alliances parentales et par la connexion avérée entre le terrorisme et la contrebande. D'ailleurs, parmi la soixantaine des membres de la zone IX du GSPC, que dirige ce dernier, selon nos sources, figurent des Africains du Sahel, dont des Mauritaniens et des Nigériens. L'opération de mercredi dernier n'était pas le fait d'un hasard. Les forces héliportées, l'élite de l'armée algérienne, postées à quelques encablures des lieux de l'attentat étaient, et dès le départ, ciblées par les terroristes. Et ce n'est pas la première fois que les “paras” de Biskra sont ciblés. Déjà en 2001, une embuscade meurtrière leur avait été tendue à Theniet El-Abed, toujours entre Biskra et Batna. Selon des sources au fait de l'information sécuritaire, l'opération terroriste, si elle n'avait pas été avortée, aurait eu un grand impact médiatique. Les terroristes de Belmokhtar s'étaient préparés pour perpétrer des attentats contre les forces de sécurité et les civils. Le déroulement de l'opération de mercredi dernier le prouve. Les terroristes se sont servis de deux apiculteurs pris en otages, comme appât, pour attirer dans le guet-apens les forces de sécurité. Finalement, deux braves éléments de l'autodéfense, portés par un élan de solidarité, partis en éclaireurs, feront les frais d'un calcul macabre du GSPC. Leur bravoure limitera les pertes, ainsi, à 3 militaires et à deux patriotes. C'est ainsi que les forces de sécurité ont réussi à mettre hors d'état de nuire un important groupe terroriste dont la stratégie consistait à semer la mort dans ces régions paisibles du pays profond. Lynda Nacer