Le ministre des transports, M. Mohamed Maghlaoui, a indiqué mercredi soir à l'hôtel El Aurassi qu'aucune autorisation d'exploitation ne sera délivrée à une compagnie aérienne privée avant l'année 2009 sur les lignes intérieures, soit avant la restructuration totale de la compagnie nationale Air Algérie. Le ministre, qui était l'invité du Club Excellence Management, a affirmé qu'Air Algérie ne connaissait aucune défaillance au niveau de la gestion, reconnaissant cependant des carences pour ce qui est du réseau domestique. Il précise que des actions seront entreprises “afin d'améliorer les prestations de la compagnie nationale” qui semble revêtir un caractère prioritaire aux yeux des pouvoirs publics. À la question d'Issad Rabrab, P-DG de Cevital, sur “la possibilité de faire participer le secteur privé dans la construction et la gestion des infrastructures de transport, notamment portuaires”, le représentant du gouvernement a affirmé que “c'est l'Etat qui est chargé de la réalisation des grands ouvrages de transport”. En soulignant l'absence de réglementation dans ce sens, Maghlaoui n'a pas exclu, en revanche, d'impliquer davantage les entreprises privées, notamment celles qui jouissent d'un savoir-faire avéré et reconnu dans la gestion de ces infrastructures. “Le secteur privé devra faire ses preuves”, martèlera-t-il soutenant qu'il n'était pas question de se contenter de “bricolage” pour des infrastructures qui ont coûté très cher à l'Etat. Par ailleurs, le ministre a été “dur” à l'égard des ports nationaux qui font preuve d'une inefficacité “quasi totale”. Selon lui, les ports nationaux sont “loin d'être performants” du fait surtout de leur rendement qui est de 9 conteneurs traités en moyenne en une heure, contre des rendements de 30 conteneurs par heure dans les ports développés de la Méditerranée. Seul le port de Béjaïa avec 24 conteneurs par heure grâce à son partenariat avec le singapourien Portec a échappé à la critique du ministre. “C'est la preuve que des situations peuvent être corrigées au niveau des autres ports”, a-t-il estimé. L'autre faiblesse relevée par le ministre a trait au coût élevé du passage du conteneur dans les ports d'Algérie. À titre indicatif, à Marseille qui est le port le plus cher de la région, selon le ministre, le passage d'un conteneur est évalué à 20 000 DA contre 43 000 DA au port d'Alger. La durée de séjour au port d'un conteneur est de 7 jours pour une traversée d'un jour en Méditerranée, a expliqué M. Maghlaoui, affirmant que “nous sommes loin d'être compétitifs, et à cela s'ajoute le fait que seulement 10 % du fret sont traités par le pavillon national”, a-t-il ajouté. Ce coût élevé n'est pas lié, selon le ministre à l'infrastructure, mais relève d'un problème organisationnel. À une question sur la progression “toujours inquiétante” du nombre des accidents de la route, en dépit des mesures draconiennes adoptées par le gouvernement en 2005, le ministre n'a pas exclu la possibilité de réviser une fois de plus le code de la route. Faisant un parallèle avec 2005, M. Maghlaoui a indiqué que le bilan (partiel) de 2006 montre une baisse de 800 décès par rapport à l'année précédente. Il saisira l'occasion pour féliciter l'entreprise pétrolière BP qui mène, depuis octobre dernier, en collaboration avec son département, une campagne de prévention routière que celle-ci a financée à hauteur de 40 millions de DA. Sur ce chapitre, M. Brihi Akli, DG de BP, a lancé un appel aux entreprises économiques pour relayer cette initiative qui, de son avis, est plus que nécessaire. Le ministre a, d'ailleurs, sévèrement critiqué les méthodes de l'enseignement du code de la route, annonçant la création prochaine du centre national du permis de conduire, un “pôle d'excellence” en matière de formation. Nabila Saïdoun