La privatisation des entreprises publiques sera effective à la fin de l'année 2007. Comment se présente le rôle de l'opérateur privé dans la dynamique enclenchée par le projet de modernisation du secteur des transports? Tel est le principal axe du débat ayant réuni, mercredi, à l'hôtel Aurassi, le ministre des Transports, Mohamed Maghlaoui et les chefs d'entreprises privées. Le ministre semble dire aux entrepreneurs nationaux que vous n'êtes pas en mesure de vous impliquer efficacement dans ce projet de reconstruction des réseaux aérien, maritime, routier et ferroviaire du transport en Algérie. Un projet auquel ont été alloués, souligne le ministre, 7000 milliards de dinars avant de le voir augmenté jusqu'à 1000 milliards. M.Mohamed Maghlaoui a été on ne peut plus clair: aucune autorisation d'exploitation ne sera délivrée à une compagnie aérienne privée avant l'année 2009, soit avant la restructuration totale de la compagnie nationale Air Algérie. Aussi, le commis de l'Etat a fait savoir que la privatisation des entreprises publiques sera réellement effective à la fin de l'année 2007 et ce, malgré le fait que l'ouverture du capital de certaines entreprises, à l'instar de la Cnan, soit déjà amorcée. Des contraintes juridiques ont été relevées, lors de cette rencontre, à l'exemple de la loi maritime qui prévoit la construction par l'Etat des infrastructures portuaires. Cette loi fera, prochainement, l'objet de modifications pour permettre aux privés de s'introduire dans cette activité. La privatisation a donné ses fruits. Le port de Béjaïa associé à une entreprise suisse enregistre des prestations, deux fois meilleures que celles des autres ports. Air Algérie a fait savoir, par ailleurs, le ministre, souffre d'un sureffectif évalué à 3000 employés et ses recettes ne couvrent pas ses charges. Ce qui dénote une nette intention de la compagnie nationale de revoir ses prix à la hausse. Un diagnostic passant à la loupe les carences du secteur, a été présenté par Maghlaoui. Le secteur souffre de l'inadaptation de ses matériels et de ses réseaux désuets. Les tarifs appliqués sont exorbitants bien que les services soient en deçà des normes admises. Il y a aussi, poursuit le diagnostic, les 50% de trains qui arrivent en retard, les mauvaises prestations des ports, les crashs d'Air Algérie, les 4000 morts des accidents de la circulation et bien d'autres lacunes. C‘est en partant de ce diagnostic, fait remarquer le premier responsable du secteur, que l'on a bâti la nouvelle stratégie de modernisation. Cette dernière, qui comprend entre autres objectifs, la réalisation de 1240km de lignes ferroviaires à grande vitesse (LGV), le métro d'Alger, 7 tramways, 30 nouvelles gares routières et plusieurs infrastructures portuaires et aéroportuaires. Des questions ayant trait à la consommation de l'énergie, à la pollution ainsi qu'à la prise en compte des besoins logistiques des entreprises et des besoins de mobilité des citoyens, ont été posées par les présents. Le ministre s'est montré très au fait de son portefeuille qui a bénéficié de 21% du budget quinquennal 2004/2009. Il a été constaté, cependant, que le développement des ressources humaines ne figure pas dans le plan de modernisation du secteur des transports qui devra changer le paysage économique de l'Algérie et des pays voisins. Pourtant, le même plan prévoit l'acquisition d'équipements sophistiqués et l'adoption de méthodes de gestion internationales.