La 4e édition du Salon international des travaux publics d'Alger, clôturée jeudi dernier, a révélé l'influence des grands projets engagés par l'Algérie sur le comportement des entreprises étrangères intervenant dans le secteur. C'est ainsi qu'aux côtés des nombreuses entreprises algériennes dont la participation à ce genre de salons relevait déjà de la tradition, des sociétés étrangères ont tenu à être présentes, certaines pour la première fois. Les entreprises italiennes, une vingtaine environ, et les firmes françaises, au nombre de quinze, auront eu la palme de la participation à la 4e édition du salon même si les Japonais qui participent par un consortium d'entreprises (Consortium japonais pour l'autoroute algérienne, Cojaal, composée de Cajima, Taisei, Nishimatsu, Hazama, Tekken et Itochu) déjà engagées dans la réalisation de certains de l'autoroute Est-Ouest ne sont pas en reste. La stratégie de ces entreprises semble, cependant, avoir évolué sous l'effet des nouvelles opportunités qui s'offrent à elles depuis le lancement des projets de grands travaux, dont le mégaprojet de l'autoroute Est-Ouest. Leur participation à la 4e édition du SITP d'Alger est beaucoup moins motivée par le souci traditionnel de se faire connaître auprès des maîtres d'ouvrages que par le souhait de contracter des partenariats, sous des formes diverses, avec des entreprises déjà sur le terrain. L'exemple de cette petite société italienne dénommée Fastverdini et spécialisée dans le petit matériel de travaux publics (compacteurs, truelles mécaniques, scies, etc.), en atteste. Avec à peine 30 employés travaillant dans une seule usine en Italie, son matériel est vendu dans une cinquantaine de pays répartis sur les cinq continents. Son représentant en Algérie explique sa présence au salon : “Nous sommes là pour proposer notre matériel aux entreprises algériennes ou étrangères engagées dans la réalisation des différents projets en cours”. C'est donc en partenaires que la plupart des sociétés présentes tentent de se placer, la réalisation des grands projets ayant créé un véritable “marché des travaux publics”. Au demeurant, la plupart des représentants des firmes italiennes participantes ont évoqué avec insistance leur volonté de conclure des conventions avec des entreprises locales ayant déjà remporté des marchés ou comptant concourir pour un des projets inscrits au programme du gouvernement. De fait, des conventions de partenariat sous diverses formes ont été conclues durant ce salon. Ainsi, la société Italienne Cogel, filiale du groupe La Ficcara, a carrément partagé le stand du CTC-Est dont elle est partenaire. Spécialisée dans la réalisation d'ouvrages d'art, de chemins de fer, de tunnels, de bâtiments industriels et dans la restauration des monuments, la Cogel a également esquissé un projet de partenariat avec l'EPE Meditram (La Méditerranéenne des travaux maritimes). La Cogel, présente en Algérie depuis 1983, ne se suffit pas pour autant de ces partenariats. Selon M. Alessandro Aubry, son directeur général pour l'Algérie, la société compte bien prendre sa part du marché. Elle a déjà proposé une offre de services pour la restauration du site de Notre-Dame-d'Afrique. Selon M. Chabane Guellil, consultant, “les partenariats conclus ou envisagés avec les entreprises algériennes intègrent bien évidemment le souci de permettre un transfert du savoir-faire italien dans le domaine”. SaId Chekri