La proposition algérienne tend à redynamiser les négociations en butte à des divergences de vues, notamment entre les grandes puissances depuis juillet dernier. L'Algérie a réclamé hier officiellement l'assouplissement des conditions d'adhésion des pays en développement à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) afin de relancer le processus de négociations actuellement dans l'impasse. La requête a été présentée par le vice-président du Conseil de la nation, M. Mohamed Haoued Mouissa, à la session annuelle 2006 de la conférence parlementaire sur l'OMC. Dans son intervention, le représentant algérien a estimé que “l'objectif d'universalité recherché par l'OMC doit commander que les conditions d'accession soient utilement simplifiées de manière à tenir compte des capacités réelles des candidats à l'accession”. “Il est important pour les membres et pour l'économie mondiale que le cycle de négociations aboutisse à un accord juste et équitable, prenant en charge les préoccupations des pays en développement”, a relevé M. Haoued Mouissa qui, à cette occasion, à émis au nom de l'Algérie la proposition portant sur l'insertion au point 5 de la déclaration finale de la présente session de considérer la question de l'accession des pays en développement comme une partie intégrante du cycle de Doha pour le développement. La proposition algérienne tend à redynamiser les négociations en question en butte à des divergences de vues, notamment entre les grandes puissances. C'est en juillet dernier que les pays membres de l'Organisation avaient décidé de suspendre sine die leurs efforts pour instaurer un meilleur ordre commercial mondial après l'échec des discussions entre Européens et Américains qui n'ont pas manqué de se rejeter mutuellement la responsabilité du blocage. Le représentant algérien, qui a salué, au passage, les récentes recommandations du conseil général de l'OMC, incitant à prendre en charge les préoccupations des pays en développement dans le cadre du cycle de négociations, a appelé les parlementaires participants à cette session à “soutenir et exprimer leur solidarité” à l'égard des pays en développement qui ont entamé leur processus d'accession à l'OMC. Il n'a pas, en effet, manqué de relever qu'aucun pays africain n'a pu accéder à l'organisation depuis 1995. M. Haoued a insisté, à ce propos, sur le cas de l'Algérie confrontée, a-t-il affirmé, à “une situation contraignante” dans le cadre de son processus d'accession par les Etats membres, lui imposant “des conditions d'accession allant au-delà de ses capacités de développement et des règles en vigueur à l'OMC”. Pourtant, a-t-il tenu à rappeler, l'Algérie, dans le cadre de son intégration à l'économie mondiale et au commerce multilatéral, s'est engagée dans le processus d'accession à l'OMC et ce, depuis 1987, ce qui constitue, d'après lui, l'expression “d'une grande volonté politique de supprimer tous les obstacles au commerce et de garantir l'accès au marché et à la transparence”. M. Haoued s'est ensuite attardé sur les efforts entrepris par notre pays pour adapter son environnement économique et sa législation au cadre plus général tracé par l'Organisation mondiale du commerce. L'Algérie a entrepris un important chantier de réformes économique et législative de manière à mettre sa réglementation au diapason des règles de l'organisation, à rétablir l'équilibre macroéconomique, libéraliser le commerce extérieur et stimuler l'entreprise privée. Malgré donc tous ces efforts accomplis pour postuler à faire partie de l'organisation, les obstacles dressés devant une telle entreprise se sont multipliés. Et c'est apparemment le cas pour tous les autres pays en développement. Afin de débloquer la situation, le représentant algérien a proposé, dans son intervention, de “passer d'une attitude réactive à une attitude proactive dans les négociations, en définissant les priorités du programme de Doha pour le développement, et de consacrer la dimension développement, selon lui, combien salutaire, voire existentielle pour les pays en développement”. Hamid Saïdani