C'est à l'initiative de la Gendarmerie nationale que cette campagne a été lancée à travers divers établissements scolaires de la région. Un projet est à l'étude pour prolonger la période de désintoxication de trois semaines à six mois. La campagne de sensibilisation, menée par le corps de la Gendarmerie nationale à travers divers établissements scolaires du secondaire durant la semaine écoulée, semble avoir connu un réel et franc succès. À Maghnia, l'équipe de gendarmes conférenciers a rendu visite aux élèves du lycée Kharawyzmi où elle a, durant toute une matinée, animé un débat très instructif sur les méfaits engendrés par l'usage et le trafic de la drogue sous toutes ses formes, tant sur le plan de la santé que celui du comportement en société. Accompagnant le débat de projection de courts-métrages et de diapositives réalisés sur le terrain, le maître-conférencier, un jeune officier du bureau de la PJ du 2e Commandement régional d'Oran, expliquera patiemment aux jeunes élèves la nouvelle stratégie adoptée dans le cadre de la lutte contre le fléau de la drogue qui a pris une ampleur insoupçonnée dans la région. Les moyens engagés par l'Etat dans cette lutte, dira-t-il, ainsi que les efforts déployés quotidiennement par les services concernés ne peuvent suffire à éradiquer ce fléau, cette lutte est l'affaire de tous, fera comprendre l'officier aux jeunes lycéens. Aujourd'hui, poursuit-il, ceux qui sèment la mort à chaque coin de rue, faisant allusion aux jeunes dealers qui sont devenus légion, doivent être considérés comme des criminels au 1er degré. L'usage et la commercialisation de ces drogues sont à l'origine de nombreux maux sociaux, tels que la délinquance juvénile, la violence dans les établissements scolaires. Ils sont la cause de la dislocation de nombreuses cellules familiales, de la prostitution… Il citera comme exemple le cas d'un père de famille devenu “accro” et qui, pour se procurer sa dose quotidienne, obligera ses deux filles scolarisées à se prostituer après les cours. Abordant le côté préventif du problème, les gendarmes expliqueront aux élèves visiblement intéressés par le débat que le drogué doit, avant tout, être considéré comme un malade au comportement imprévisible. Celui-ci peut passer en un rien de temps de l'apathie la plus totale à une agressivité des plus féroces. Toujours dans ce même contexte, les gendarmes expliqueront aux enfants le rôle thérapeutique des centres de désintoxication mis à la disposition des jeunes toxicomanes désirant se faire soigner. Ceux-ci prodiguent actuellement un traitement d'une durée de trois semaines, ce qui est bien peu, poursuivra l'orateur en précisant qu'un projet pour revoir à la hausse la durée de la cure (6 mois) est actuellement à l'étude. Il vantera notamment l'utilité et l'efficacité des cellules d'écoute créées à l'intention des jeunes drogués, ainsi que la nécessité de créer des cellules de protection de la délinquance juvénile. Dans le cadre des activités contre le trafic de stupéfiants, d'alcool ainsi que les délits et crimes traités du 1er janvier au 31 novembre 2006, le groupement de la Gendarmerie nationale de la wilaya de Tlemcen fait état de 63 affaires traitées liées au trafic de drogue qui se sont soldées par 85 arrestations et la saisie de pas moins de 409,649 kg de kif traité. Concernant la contrebande d'alcool en provenance du Maroc, ces mêmes services ont procédé à la saisie de 649 bouteilles de wisky, 200 bouteilles de Ricard, 226 bouteilles de Pastis et 459 packs de bière. Par ailleurs, ces mêmes services ont enregistré pas moins de 71 affaires de crimes et 864 délits qui se sont soldés par 1 192 arrestations dont 41 individus sont des mineurs de moins de 18 ans, 493 individus âgés de 18 à 25 ans, 415 âgés de 29 à 40 ans et 173 de plus de 40 ans. Parmi les personnes arrêtées, 19 sont des étudiants, 155 des fonctionnaires, 360 exercent des professions libérales et 389 sont des chômeurs. ALI MOUSSA