Prendre le volant de son véhicule sur quelque tronçon que ce soit relève de plus en plus de l'aventure plutôt que du geste le plus banal qu'il soit. C'est que les statistiques fournies aussi bien par les services de la gendarmerie que par ceux de la police sont carrément effrayantes. Il ne se passe pas un seul jour sans qu'une information tombe pour relater un drame routier sur tel ou tel axe aussi bien dans la capitale que dans n'importe quelle autre ville du pays. Pour le seul mois de juillet, la Gendarmerie nationale a enregistré 1 928 accidents qui ont donné lieu à 276 morts et 3 468 blessés. La wilaya d'Alger s'inscrit en tête de liste avec 150 accidents qui ont fait 12 morts ; elle est talonnée par Blida avec 86 accidents et 10 morts, suivie de Bouira et Boumerdès avec 63 accidents et 20 morts, Béjaïa avec 56 accidents et 13 morts, Sétif avec 93 accidents et 11 morts, Constantine avec 51 accidents et 11 morts etc. Oran, en définitive, est la wilaya qui a enregistré le plus grand nombre de décès avec 19 victimes à déplorer. Parmi les routes principales qui connaissent le plus grand nombre d'accidents, on retrouve les routes nationales N20, N4, n95, n2, N1, N5, N87, N8 et la route nationale N11. Les causes citées par la Gendarmerie nationale sont inhérentes au facteur humain à travers l'excès de vitesse dont le nombre à 352 cas suivis de pertes de contrôle avec 286 cas, non-respect des priorités avec 221 cas et les dangereux dépassements avec 217 cas. Ces mêmes raisons qui figurent parmi les statistiques établies par la police dans le bilan du 1er semestre 2004, démontrent que 89% des accidents sont dus au facteur humain. Selon Mourad Hamouti, commissaire principal, chef de la sûreté publique de la wilaya d'Alger, 1 773 accidents corporels ont été enregistrés durant les premiers six mois de l'année en cours causant ainsi un nombre important de victimes qui s'élève à 1 757 dont 73 morts et 1 684 blessés. La fréquence des accidents reste quand même assez paradoxale au vu de la rigueur des textes de lois qui deviennent de plus en plus intransigeants envers les automobilistes. Mettre sa ceinture, s'abstenir d'utiliser son portable, limiter sa vitesse, respecter le code etc. sont désormais très contrôlés aussi bien par la gendarmerie que par la police. La Gendarmerie nationale, pour sa part, depuis le début de l'été, a lancé le plan Delphine en déployant plus de 30 000 gendarmes sur le terrain. Leur présence est en effet très remarquée à travers les barrages dressés un peu partout et constamment ; la police a fini par lui emboîter le pas et a lancé à son tour le plan Azur, programme spécial-sécurisation pour l'été, en déployant environ 11 000 policiers. Un travail de sensibilisation se fait également sur le terrain à l'initiative de certaines grandes entreprises. C'est le cas, cette fois pour Sonatrach qui s'est lancée à partir de cette semaine et ce, jusqu'au 18 du mois en cours, dans une campagne de prévention routière. L'événement est organisé en collaboration avec les services de la Gendarmerie nationale, de la Sûreté nationale, du Centre national de prévention et de sécurité routière et de l'Association Tarik Essalama. À l'occasion, une caravane sillonnera les wilayas du Nord du pays et à côté, des éléments de la Gendarmerie nationale récompenseront les automobilistes modèles. À l'issue de chaque étape de cette opération de sensibilisation, une exposition sous le thème de “prévention routière et les risques de la route” sera organisée au niveau de tout chef-lieu de la wilaya parcourue. N. S.