Contraintes n L'alphabet à choisir pour son écriture, l'existence de plusieurs dialectes et le manque d'enseignants et de chercheurs constituent les grands problèmes pour la généralisation de l'enseignement de tamazight. Introduit dans les programmes de l'éducation nationale depuis 1995, l'enseignement de tamazight n'a pas encore atteint le niveau escompté. La seule évolution enregistrée jusque-là, estiment les spécialistes, est la croissance en nombre d'élèves ayant étudié cette langue devenue nationale depuis avril 2002. De 37 000 en 1995, ils sont 100 000 cette année. Intervenant, hier, à l'occasion de l'ouverture du colloque international sur l'enseignement de tamazight, le ministre de l'Education nationale a affirmé que la promotion de cette langue et sa normalisation nécessitent de gros efforts de la part des spécialistes, notamment en ce qui concerne l'alphabet à choisir pour son écriture et l'élaboration de manuels scolaires pratiques.«Le grand obstacle est celui de l'alphabet à adopter pour l'écriture de tamazight. Doit-on l'écrire en caractères latin, arabe ou en tifinagh ? Cette question doit être tranchée par les chercheurs et les spécialistes car la généralisation de l'enseignement de cette langue et sa transformation en une matière obligatoire ne sont pas une mince affaire», a-t-il souligné. L'autre problème réside, selon lui, dans l'existence de plusieurs dialectes (m'zabi, chaoui, chenoui, targui…), ce qui nécessite l'élaboration d'une langue standardisée devant prendre en considération toutes les spécificités dialectales. Les chercheurs présents à la rencontre organisée par le Centre national pédagogique et linguistique pour l'enseignement de tamazight, créé en 2002, débattent des questions relatives à la promotion, à la standardisation et aux moyens susceptibles d'élargir l'enseignement de cette langue. Evoquant les efforts déployés par son département dans ce cadre, Boubekeur Benbouzid a cité l'introduction de tamazight à tous les niveaux des cycles moyen et secondaire et son enseignement, à partir de cette année, à la quatrième année du cycle primaire. Toutefois, le manque d'enseignants constitue le grand obstacle pour atteindre les objectifs escomptés. Dans le cadre de la mise en œuvre de la réforme du système éducatif national, tamazight sera introduite, pour la première fois, au brevet de l'enseignement moyen (Bem) en 2007 et à l'examen du baccalauréat en 2008, tout en gardant son caractère optionnel. «Nous allons recenser les élèves qui désirent examiner dans cette langue et puis nous organiserons des examens spécifiques», a expliqué M. Benbouzid.