La wilaya d'El Oued enregistre, ces dernières 48 heures, de larges mouvements de protestation qui ont touché trois secteurs. Il s'agit de la santé, de l'enseignement supérieur et de l'agriculture. Ainsi, le secteur sanitaire, déjà fragilisé par les retombées de l'épidémie de la typhoïde, est entré depuis mardi dans une zone de turbulences. C'est tout le système des soins essentiels de base et de la santé de proximité qui risque d'en faire les frais. Les 56 médecins (27 généralistes et 29 chirurgiens-dentistes) contractuels ont menacé officiellement de résilier définitivement et sans préavis le contrat de travail qui les lie à la Direction de la santé en signe de protestation contre leur exclusion du concours de titularisation. Selon eux, le concours pour pourvoir aux 5 postes budgétaires ouverts ne s'est pas déroulé dans les meilleures conditions et fut entaché de favoritisme. Ils considèrent qu'ils ont une longueur d'avance sur le reste des candidats du fait qu'ils exercent dans le cadre du pré-emploi dans l'attente de passer un jour au statut de permanents. Ils pratiquent dans les centres de santé les plus éloignés, tels que Douar El Ma, Mih Ouensa, Trifaoui, Reguiba et autres. Ils ne reçoivent, toujours pour les reprendre, que 7 000 DA par mois alors qu'ils dépensent au minimum 8 000 DA pour la même période rien que pour les frais de transport et de restauration, sans compter les conditions socioprofessionnelles insupportables. Enfin, ils exhortent le ministère de la Santé d'intervenir rapidement en vue de les titulariser dans leur poste qu'ils occupent depuis des années. Le secteur de l'enseignement supérieur est, lui, paralysé par la grève illimitée qu'observent les 525 étudiants en psychologie pour revendiquer l'annulation de la décision de l'administration du centre universitaire portant le transfert de l'institut vers le lycée de Sidi Mestour. Par solidarité, l'ensemble des étudiants des autres instituts s'est joint à ce mouvement de protestation, bloquant ainsi les activités du centre. La tension a atteint, mardi dernier, le pic à tel point que le recteur et ses proches collaborateurs n'ont pu regagner leurs bureaux fermés par les étudiants. Selon le recteur, le transfert de l'institut a été décidé il y a deux mois afin de permettre aux étudiants de suivre leurs cours et travaux dirigés dans des conditions acceptables, ce que n'offrait pas l'exiguïté des lieux de l'actuel site. À noter que le déficit à El Oued est de 4 000 sièges pédagogiques dont les projets sont inscrits depuis 3 ans sans voir le jour. D'autre part, des agriculteurs ainsi que des entrepreneurs accusent l'administration et la banque de bloquer les subvention qui leur sont destinées à travers les programmes de soutien. Ils revendiquent, notamment, la régularisation des factures des travaux effectués dans le cadre de ces subventions. Ils se sont regroupés, hier, devant le siège de l'agence Badr de Debila pour exprimer leur mécontentement devant les lenteurs enregistrées. Une délégation a été reçue par les responsables des services agricoles qui ont promu une accélération du rythme de l'étude des dossiers. B. Khaldi