Bien qu'elles soient désossées en partie, les deux stations de dessalement d'eau de mer, toujours amarrées au port de Zemmouri El Bahri, ont provoqué, durant la nuit de mercredi à jeudi, d'importants dégâts matériels aux installations du petit port et au matériel des pêcheurs. Sous la violence du vent qui a soufflé durant cette nuit à 80 km/h, les deux épaves ont rompu les amarres et se sont heurtées aux embarcations des pêcheurs, coulant quatre d'entre elles et causant des dégâts à d'autres. Le quai n'a pas non plus été épargné puisqu'il a subi des détériorations dans plusieurs endroits alors que deux pêcheurs qui se trouvaient sur les lieux ont failli perdre la vie. Ils ont été sauvés in extremis par des ouvriers de l'entreprise Coreva et par d'autres pêcheurs. Ces gens de mer qui ont toujours averti les autorités sur le danger que représentent ces stations n'arrivaient pas à retenir leur colère. “Nous ne comprenons toujours pas pourquoi tout ce retard pour enlever ces carcasses qui mettent nos vies en danger”, affirme un pêcheur. Selon des responsables locaux, c'est la troisième fois que ces stations ont failli tuer des gens. Les deux épaves ont été pourtant vendues aux enchères, en mai 2005, à une entreprise spécialisée dans la vente des métaux ferreux et non ferreux basée à Annaba pour la somme de 4 007 100 da (environ 4 millions de DA). L'inspection des Domaines de la wilaya de Boumerdès qui a supervisé l'opération de vente avait fixé un délai ne dépassant pas deux mois pour l'enlèvement des épaves. Selon des responsables locaux, l'entreprise acquéresse devait les acheminer à Annaba par mer avant de changer d'avis en optant pour une autre solution, celle qui consiste à les désosser sur place. M. T.