Des responsables sunnites ont mis en doute, vendredi, la sincérité du gouvernement irakien qui veut organiser, en décembre, une conférence de réconciliation nationale. Face à l'escalade des violences confessionnelles meurtrières en Irak, le Premier ministre, Nouri al Maliki, a annoncé, le 5 décembre, la tenue d'une conférence de réconciliation destinée à “rédiger une charte d'honneur pour en finir avec l'effusion de sang et les conflits confessionnels”. Selon un membre influent du Conseil suprême de la révolution islamique en Irak (CSRII), l'un des principaux partis chiites, Jalaleddine al Saghir, elle se tiendra le 16 décembre à Bagdad. Mais le comité des oulémas musulmans, la principale organisation religieuse sunnite d'Irak, a annoncé qu'il la boycotterait. “Nous avons trop vu par le passé le gouvernement signer des accords qu'il a plus tard dénoncés”, a expliqué cheikh Mohammed Bashar al Faidhi, porte-parole de l'association. De son côté, cheikh Khalaf al Aylan, chef du Conseil du dialogue national, qui fait partie du Front de la concorde nationale, la principale coalition sunnite, a également mis en doute la “sincérité” du gouvernement. “Les appels du gouvernement à la réconciliation sont nombreux, mais ils ne sont que de la poudre aux yeux. Ils ne sont pas sincères. S'ils veulent vraiment la réconciliation, qu'ils mettent un terme aux exactions de leurs milices qui enlèvent et tuent des sunnites”, a-t-il affirmé. Le responsable sunnite a demandé au gouvernement d'inviter les membres du Baas, l'ancien parti unique au pouvoir sous Saddam Hussein. “Il faut inviter le parti Baas et les partis de la résistance. Le Baas a dirigé ce pays, il doit être invité, sinon avec qui faut-il se réconcilier ?” a-t-il souligné.