Les équipes scientifiques de la Police et de la Gendarmerie nationales continuent à mener leurs enquêtes sur le lieu de l'attentat, alors que plusieurs personnes qui se trouvaient dans le bus ont été entendues. Le ressortissant libanais blessé grièvement dans l'attentat de Bouchaoui a succombé hier à ses blessures, portant ainsi le nombre de morts à deux dans cet attentat qui a fait également huit autres blessés, attentat revendiqué par le GSPC dans un communiqué mis en ligne hier par le groupe salafiste qui qualifie cet attentat d'opération pour la “conquête de Bouchaoui”. Par ailleurs, l'attaché de presse de l'ambassade américaine à Alger a précisé que des consignes supplémentaires de vigilance ont été données aux ressortissants américains exerçant en Algérie, tandis que les services de sécurité ont décidé de renforcer les équipes qui assurent la sécurité des travailleurs étrangers, notamment lors de leurs déplacements. Par ailleurs, les équipes scientifiques de la Police et de la Gendarmerie nationales continuent à mener leurs enquêtes sur le lieu de l'attentat, alors que plusieurs personnes qui se trouvaient dans le bus ont été entendues. D'autre part, les débris de l'engin explosif sont en cours d'analyse pour déterminer la nature et la composition de la bombe, et il est fort probable que ces analyses vont éclairer davantage les enquêteurs sur l'origine de la bombe et sa ressemblance ou non aux bombes utilisées couramment par le GSPC dans les attentats ayant ébranlé, le mois dernier, les commissariats de Réghaïa et Dergana. En tout état de cause, le communiqué du groupe salafiste mis en ligne hier a qualifié l'attentat de Bouchaoui d'“opération de conquête de Bouchaoui” comme si le GSPC veut annoncer son redéploiement au niveau de cette zone hautement sécurisée en prévision d'autres actions similaires. Reste à savoir si le GSPC compte sur ses katibate et sériate de Boumerdès et Bouira pour organiser ces attentats ou réellement, comme il veut le faire croire, il dispose de “cellules algéroises” indépendantes à l'image de la seriat El-Horra qui a défrayé la chronique de 2001 à 2003, lors des attentats du Hamma, de Chéraga et de Zemmouri. Mais, tout porte à croire que l'attentat de Bouchaoui est le fruit d'une collaboration entre des sériate appartenant à katibat El-Feth de la wilaya de Boumerdès et des cellules dormantes du GSPC, spécialisées dans la mobilisation des volontaires pour combattre en Irak à l'image de celles qui ont été démantelées le mois dernier dans plusieurs quartiers algérois, notamment à Bouzaréah et Kouba. Selon de nombreux observateurs de la scène sécuritaire, le GSPC éprouve d'énormes difficultés à recruter des jeunes Algérois, mais il utilise “le sujet irakien” pour convaincre certains d'entre eux à rejoindre ses rangs. Ainsi, le GSPC, qui s'est rallié à Al-Qaïda depuis plus de trois mois, veut mener la guerre aux Américains non seulement en Irak comme il l'affirme, mais aussi ici en Algérie, répondant ainsi à une des nombreuses dispositions contenues dans “le cahier des charges” liant Al-Zawahiri à Droukdel, alias Abou Moussaib Abdel Ouadoud, “émir” national du GSPC. Les services de sécurité avaient pourtant pressenti que le GSPC, en quête d'impacts médiatiques et après son allégeance à Al-Qaïda, va redoubler de férocité en tentant de cibler des intérêts étrangers en Algérie. D'ailleurs, certains walis ont même eu le réflexe d'exiger, au lendemain de la décision d'Al-Qaïda, plus de vigilance et de précautions vis-a-vis de la sécurité des ressortissants étrangers exerçant dans leur circonscription. Le GSPC, qui n'a plus d'objectifs politiques ni de revendications nationales, est devenu un instrument entre les mains de Ben Laden. Ses cibles sont choisies en fonction des thèses djihadistes d'Al-Qaïda, et les procédés ont, eux aussi, subi des changements comme l'explique le double attentat de Réghaïa et Dergana. Le tout est accompagné d'un changement au niveau, notamment de sa propagande où le site Internet et des revues en ligne ont été développés. Mais, l'attentat de Bouchaoui constitue une autre étape pour le GSPC qui a programmé de mettre en place une filiale d'Al-Qaïda appelée à couvrir le Maghreb et une partie de l'Afrique subsaharienne. M. T.