Deux avertissements ont été inscrits dans leur dossier. Ce qui signifie qu'une autre faute professionnelle les conduirait inévitablement à un renvoi pur et simple du CHU. Selon des sources proches du corps médical, les deux maîtres assistants, suspendus suite à la mort suspecte des quatre personnes brûlées, transférées dans la nuit du 25 juillet dernier de l'hôpital d'Oum El Bouaghi vers le CHU Ibn-Badis de Constantine, ont écopé d'un avertissement qui sera inscrit dans leur dossier. Autrement dit, une autre faute professionnelle impliquerait, de facto, leur renvoi immédiat. Les deux maîtres assistants, à savoir le chirurgien obstétricien et l'anesthésiste, attendent une notification officielle du ministre de la Santé pour reprendre leur travail. Si, aujourd'hui, la responsabilité du corps médical a été déterminée, reconnue et les responsables sanctionnés, l'autre aspect de l'affaire semble être, délibérément ou non, occulté. Il s'agit de la responsabilité civile, pénale et parentale dans cet accident. En effet, on se rappelle que l'affaire des quatre brûlés au CHU Ibn-Badis de Constantine a alimenté, durant des mois, la chronique locale, en particulier le milieu hospitalier. Un accident de la route avait fait quatre victimes, dont un handicapé et ses deux enfants. Brûlés aux 1er et 3e degrés, les victimes ont été admises à l'hôpital d'Oum El Bouaghi, avant d'être évacuées, sur ordre du médecin de garde, vers le CHU de Constantine. Malheureusement, cela ne servira à rien. Trois brûlés, soit le père de famille et ses deux enfants, décéderont la nuit même du transfert, alors que la quatrième victime rendra l'âme 15 jours plus tard. Sur instruction du ministre de la Santé, une commission sera dépêchée sur les lieux afin de déterminer les circonstances du drame. Suite aux recommandations de cette dernière, deux maîtres assistants seront suspendus et le directeur de la santé de la wilaya d'Oum El Bouaghi relevé de ses fonctions. Une décision qui provoquera le courroux des médecins de Constantine qui ont jugé la décision du ministère arbitraire et injuste, tout en mettant en doute l'impartialité des membres de la commission qui auraient, selon eux, sciemment ignoré les conditions du transfert des victimes en question. Ils avaient, d'ailleurs, exigé une enquête contradictoire. Cependant, tous, y compris les autorités locales, se sont focalisés sur la responsabilité des médecins, sans qu'on s'intéresse de près à la responsabilité civile et parentale dans l'accident. En effet, selon des sources au fait du dossier, l'accident aurait fait moins de victimes si les personnes concernées avaient respecté le code de la route. Autrement dit, l'un des conducteurs, à savoir le père de famille, était en infraction car il avait, à bord de son véhicule spécialement conçu pour les handicapés, deux autres passagers qui ne devaient pas y être. Ce dernier a, inconsciemment, mis en danger des tierces personnes qui sont ses propres enfants. Aussi, si l'on considère que l'affaire a été portée devant la justice, les services concernés devraient prendre en compte l'aspect civil de la chose. Autrement dit, déterminer la responsabilité de toutes les parties, y compris celle des victimes. Lynda Nacer