De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le nombre de personnes qui décèdent chaque année des suites d'un accident vasculaire cérébral (AVC) serait de 5 millions. Concernant les «survivants» qui en gardent des séquelles, ils avoisinent 15 millions dont au moins 20% seraient victimes quelques années plus tard d'un autre type d'AVC, soit une rechute ou un infarctus du myocarde. C'est pourquoi les services sanitaires prennent autant de dispositions en vue de contrecarrer une récidive. Le traitement demeure le cheval de bataille contre celle-ci. Tout retard dans le traitement d'un AVC peut conduire à des répercussions importantes, voire à la mort. L'Algérie enregistre annuellement prés de 60 000 cas d'AVC dont le tiers décède, notamment à la suite d'une mauvaise prise en charge de départ. Ce dernier point a attiré l'attention des spécialistes dans plusieurs séminaires sur les AVC. Toutefois, les centres, voire les unités des urgences cérébro-vasculaires font défaut dans nos CHU. Combien de fois le corps médical avait lancé des appels en direction des responsables du secteur pour les alerter de la nécessité de mettre sur pied des «stroke unit», en vue de diminuer de façon globale les pertes humaines. Actuellement, selon des informations médicales, un seul centre de ce genre existe (avec une unité basique au niveau du CHU de Constantine) : c'est celui de Blida. Faire contre mauvaise fortune bon cœur ? En effet, faute d'unité d'urgence dans chaque CHU, il faut à tout prix connaître les signes avant-coureurs d'une attaque, dont la perte soudaine de la vision d'un œil, difficulté soudaine à trouver les mots ou à les exprimer, troubles. Selon les médecins, il existe deux types d'AVC : celui qu'ils appellent l'infarctus cérébral représentant 80% de l'ensemble des AVC et l'hémorragie cérébrale qui provoque un saignement dans le cerveau pour les 20% restants. Cependant, les AVC englobent aussi les accidents «ischémiques» qui se caractérisent par l'interruption de la circulation sanguine à l'intérieur du cerveau et se distinguent par deux caractéristiques : thrombotiques lorsqu'elles sont occasionnées par un caillot sanguin qui se forme dans une artère mènant directement au cerveau, ou emboliques lorsque le caillot se forme ailleurs dans l'organisme et voyage à travers la circulation sanguine jusqu'au cerveau. Il est rare qu'une personne ayant subi un AVC puisse recouvrer sa santé initiale. Le rétablissement du sujet atteint dépend, en fait, de plusieurs facteurs dont la nature du dommage causé, les «régions cérébrales touchées et plus particulièrement l'état de santé avant la survenue de l'AVC». Par ailleurs, les médecins évoquent une autre donne : le soutien de la famille et de l'entourage qui aiderait à la célérité d'une événetuelle récupération, avec en plus le travail quotidien qui associe l'équipe de la réadaptaion. Il est, toutefois, important de mettre en relief certains facteurs de risque. Si l'âge et les causes génétiques sont sériés entre autres parmi les «causes» d'un AVC, des spécialistes au niveau du CHU de Ben Badis de Constantine recommandent, néamoins, quelques mesures pour prémunir une événetuelle attaque. La tension artérielle semble être la plus menaçante car elle prédispose à des AVC si elle n'est pas stable. Elle multiplie par 6 le risque d'une attaque. Le tabac qui altère les vaisseaux sanguins favorise également la formation de caillots et par conséquent il augmente le risque d'un AVC. L'hygiène alimentaire n'est pas en reste de ces mises en garde. Une hypercholestérolémie ou un diabète de type 2 peuvent aussi prédisposer à cette maladie. En somme, le corps médical, unanime, déplore le manque d'infratructures adéquates pour apporter assistance aux malades dès les premières minutes de l'AVC. Et, en attendant la généralisation des «stroke unit» tant souhaitées par la corporation, la sensibilisation et la prévention restent les moyens de base pour alerter la population sur les causes et les risques de l'AVC.