Pas vraiment ménagé par le public de Zabana Stadium qui lui a imputé la responsabilité du second but, le gardien de but et capitaine du Mouloudia d'Oran, Mohamed Réda Acimi, était sûrement le plus frustré à sa sortie du vestiaire. “La défaite est logique car nous n'avons pas bien joué, il faut dire la vérité, il y a des erreurs qui sont payés cash comme on dit”, soulignera-t-il, révolté. Et d'ajouter : “Personnellement, je jouais avec la peur au ventre, n'étant pas vraiment rassuré — cela sans diminuer de la valeur des joueurs — car notre équipe manque de maturité. Pendant tout le match, je ne faisais que crier comme un chien. Pour ne rien vous cacher, même cette rencontre je pouvais ne pas la jouer, c'était, soit Seddik Bouhedda qui devait jouer, soit Hichem Mezaïr, je n'étais pas préparé, mais comme j'étais là, j'ai joué.” Très marqué par ce qu'il venait d'endurer, Acimi renchérira, avec son franc-parler habituel : “si les gens veulent me faire porter le chapeau, il n'y a pas de problème, je prends mes responsabilités. La réaction hostile du public était normale, il (Bouguèche) a bien tiré le ballon ; il m'était impossible de l'arrêter. Il y avait un peu de chamboulement dans notre défense. Le joueur a tenté sa chance des 18 mètres, il a réussi. Le public veut maintenant dire que c'est Acimi qui a fait perdre le MCO, je suis prêt à assumer cette responsabilité, mais je ne pense pas que j'en suis le seul responsable.” Concernant les durs propos tenus quelques instants auparavant par Mohamed Lekkak à son encontre, le gardien de but du club d'El Hamri dira : “L'entraîneur, ça fait rien, je respecte ce qu'il a dit. Moi, j'étais là dans les moments difficiles. C'est cela les règles du football, lequel restera toujours ingrat. Les gens ici resteront toujours aussi ingrats car ils ont oublié un peu vite ce que nous avons réussi la saison dernière. Qu'on le veuille ou pas, l'équipe a démarré avec un effectif limité, certains joueurs qui étaient là et qui devaient rester sont partis, c'est normal que maintenant on paye cash.” Touché au plus profond de lui-même, Acimi annoncera, du coup, sa retraite anticipée. “Personnellement, j'ai décidé de m'arrêter définitivement car je ne pense pas être en mesure de continuer ainsi. Y a trop d'insultes (de la part de l'entraîneur), c'est un manque d'éducation. On a entendu des choses pas trop orthodoxes à la mi-temps et, ma foi, j'ai presque 40 ans, je ne peux supporter cela. Je ne voudrais pas assumer une responsabilité supplémentaire. Pour la défaite, je suis prêt à assumer, comme je l'ai fait dans les moments difficiles, mais pour que le MCO continue avec des insultes et des grossièretés pareilles, je ne suis pas d'accord. C'est malheureux de le dire. Je suis très déçu parce qu'il y a trop de choses qui ne fonctionnent pas normalement au MCO mais nous avons laissé de côté notre vie privée et nos familles pour ce MCO qui, c'est malheureux de le dire, ressemble aujourd'hui à un vrai bazar”, affirmera-t-il. A. KARIM