La liste des candidats FLN au renouvellement partiel des membres du Conseil de la nation (Sénat), du 28 décembre prochain, n'a pas fait que des heureux. Des militants du parti, non retenus par la direction (comité exécutif et ministres superviseurs des primaires au niveau des wilayas) comme candidats à cet important rendez-vous électoral ont, en effet, décidé de passer outre la discipline partisane et de se présenter aux sénatoriales en tant qu'indépendants. Pas moins de douze élus locaux (APC et APW) ont, en effet, constitué leur dossier de candidature de façon individuelle sans en référer au parti. Ces élus locaux de la formation majoritaire, qui ont enfreint la discipline de leur parti, se répartissent à travers plusieurs wilayas du pays à l'image d'Alger, Tlemcen, Souk-Ahras, Annaba, Ghardaïa et Relizane, nous dit-on. “C'est une attitude personnelle non légitime et qui bafoue les principes de respect des règles et orientations du FLN”, indiquera Bouhedja, le chargé de la communication au sein de cette formation en réaction à la démarche de ces élus, tout en notant que leur “geste prouve la faiblesse de leur appartenance au FLN”. Concrètement parlant, la démarche solitaire de ces élus locaux du parti de Abdelaziz Belkhadem, le secrétaire général et Chef du gouvernement, pose un réel et sérieux problème. Pas seulement en transgressant les règles disciplinaires propres à cette formation, mais également en compromettant et sérieusement l'élection des candidats désignés officiellement et de façon collégiale par le comité exécutif et les ministres. Comment ? Par la dispersion des voix qu'elle provoque entre les candidats du FLN. Autrement dit, les élus locaux, essentiellement ceux du FLN, verront leur voix se disperser et se répartir entre deux ou trois candidats de leur parti (FLN) le jour des élections sénatoriales au lieu de les miser sur un seul candidat, ce qui compromet de fait l'élection du candidat de la direction du parti. Mise en évidence, le mercredi dernier à l'occasion de la date limite de dépôt des dossiers de candidatures pour les postulants au poste de sénateur, l'attitude des élus FLN voulant s'affranchir de la tutelle de leur parti a suscité la colère auprès de la direction. Cette dernière a de suite élaboré une instruction, expliquera Saïd Bouhedja. “Les élus locaux postulants au renouvellement des membres du Conseil de la nation en dehors de la discipline du parti exposent leur auteur à l'exclusion ou alors à une large publicité au sein des militants du parti sur leur attitude non acceptable”, dira Bouhedja, en précisant le contenu de l'instruction en question. Dans les faits, ces élus candidats de leur propre chef au Sénat seront traduits devant la commission de discipline du parti, note encore Bouhedja. Cette structure présidée par Madani El Baradai aura à entendre les arguments de ces élus avant de prononcer des sanctions à leur encontre. Ces sanctions vont aller de l'interdiction à la candidature, allant de cinq à six ans, jusqu'à l'exclusion du parti, note notre interlocuteur. Ces mesures vont-elles inciter ces élus à faire marche arrière ? NADIA MELLAL