Les élections primaires devant dégager les candidats du Front de libération nationale (FLN) aux sénatoriales du 28 décembre prochain ont été achevées, hier dans la majorité des wilayas. Ces primaires ont cependant été marquées par une particularité au sein de la formation dirigée par l'actuel Chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem. Elles ont, en effet, dégagé trois candidats à la candidature au Sénat (Conseil de la nation) et non pas un seul, comme à l'accoutumée. C'est une initiative de la direction du parti faite dans le but de se donner la possibilité d'intervenir sur le choix des candidats aux sénatoriales. Et c'est justement, hier, que le comité exécutif (Abdelkader Bounekraf, Abdelkrim Abada, Amar Tou, Saïd Bouhedja, Salah Goudjil) élargi aux ministres FLN (Boudjemaâ Haïchour, Abdelhamid Ziari, Abdelkader Messahel, Rachid Boukerzaza, Tayeb Louh…) ayant supervisé ces primaires, s'est réuni pour trancher le choix des candidats. Cette opération durera, toutefois, deux jours, compte tenu de sa complexité. “Il est difficile de se prononcer sur le choix des hommes”, commentera, à ce propos, Saïd Bouhedja, membre de la direction et chargé de la communication au FLN à quelques instants du début de la réunion de l'exécutif. Il avancera à ce sujet plusieurs critères qui président au choix entre les trois candidats élus lors de ces primaires. “Le niveau intellectuel du candidat, son ancienneté au parti ainsi que l'écart des voix entre les trois candidats”, énonce-t-il, tout en expliquant que ces critères obéissent au fait que “le mandat du sénateur est national et non pas local”. Sur ce dernier critère, Saïd Bouhedja expliquera qu'en cas d'écart de 10 voix ou plus entre deux candidats parmi les trois, “le choix est vite fait”. Autrement dit, c'est celui qui totalise le nombre de voix le plus important qui sera désigné représentant du parti au renouvellement partiel du Conseil de la nation. Dans le cas où cet écart est minime, ce sont les autres critères qui feront le choix. Toutefois, un autre point très important participe grandement dans le choix du candidat FLN. Il s'agit “du point de vue du superviseur ayant chapeauté le déroulement des élections primaires”, expliquera à ce propos Bouhedja. En ce sens que le superviseur a vécu directement le déroulement de l'opération électorale. Et c'est donc aujourd'hui que la liste des candidats FLN au Sénat sera normalement connue. Quoi qu'il en soit, la direction du parti, et à sa tête son secrétaire général, devrait opérer des choix très déterminants sur les candidats de cette formation politique, membre de l'alliance présidentielle. Ces choix renseigneront amplement sur les rapports de force au sein du FLN, après la tenue du congrès rassembleur de janvier 2005, et seront également déterminants pour le déroulement des joutes électorales du 28 décembre prochain. Ceci pour une raison simple : étant entendu que les sénateurs seront élus par les grands électeurs (les élus locaux des APC et des APW), ce corps électoral où les gens se connaissent bien entre eux, la désignation d'un candidat par la direction du FLN ne réunissant pas les conditions de popularité pourrait compromettre son élection par ses pairs. NADIA MELLAL