Près de 400 familles du quartier Sidi Mestour, déjà sinistrées à cause du phénomène de la remontée des eaux qui sévit à El-Oued depuis des décennies, vivent depuis samedi dernier dans des conditions extrêmement difficiles en raison des fortes pluies qui se sont abattues sur la région d'El-Oued. Ces centaines de familles n'ont trouvé que les parties communes de leur demeure pour s'y loger après l'effondrement des chambres et des murs extérieurs de leurs habitations construites en toub. D'autres maisons ont été complètement abandonnées. Les eaux ont monté à près d'un mètre du sol. Les habitants du quartier populaire de Sidi Mestour et dont le nombre avoisine les 7 000 habitants pointent un doigt accusateur en direction des autorités locales “qui ont fait toujours fait montre d'une sourde oreille devant les revendications portant sur l'amélioration du cadre de vie”. Les autorités leur ont demandé de patienter jusqu'à la réalisation du projet d'assainissement dont l'enveloppe financière est estimée à 2 600 milliards de centimes et qui s'achèvera en 2008. Selon le président de l'association du quartier, le site compte 400 familles sinistrées. Toujours selon notre interlocuteur, “les sinistrés ont bénéficié en 2004 de 50 logements ruraux dans la cité Nadour mais jusqu'à présent les autorités ne les ont pas attribués pour des raisons inconnues.” et d'ajouter que “des herbes nuisibles ont poussé à même le sol dans certaines maisons inhabitées dont quelques murs et chambres ont été soutenus par des rails et d'autres aciers pour qu'elles ne s'affaissent pas.” Selon des sources concordantes, on compte actuellement 1 110 logements sociaux réalisés et non encore attribués aux demandeurs de logements au nombre de près de 10 000 familles, et ce, à cause des travaux d'aménagement complémentaires qui sont, depuis une éternité, “en cours d'achèvement” pour reprendre une formule des autorités locales. Ainsi, avec les dernières intempéries, la question des mégas chantiers qui restent à la traîne, des décennies durant, et des logements sociaux finis mais non livrés, refait surface telle ces remontées des eaux qui hypothèquent le cadre de vie depuis les années 80 d'une localité qui aurait pu être, sans la bêtise humaine, un paradis terrestre. Khaldi B.