Sur un ton de plus en plus menaçant, le président américain ne laisse pas l'ombre d'un doute sur l'imminence d'une guerre contre le peuple irakien. Assurément, rien n'arrêtera la machine de guerre américaine. Les GI's et autres marines n'attendent plus que l'ordre de George W. Bush pour envahir l'Irak. Le ton ferme et menaçant affiché par le patron de la Maison-Blanche à l'issue du “conseil de guerre”, qu'il a tenu dimanche dernier aux Açores avec ses deux principaux alliés britannique et espagnol, est un signe qui ne trompe pas sur ses intentions guerrières. Les concessions faites par le régime de Saddam Hussein pour convaincre la communauté internationale de sa volonté à s'astreindre aux exigences en matière d'armement de l'ONU, ne représentent que de la poudre aux yeux des Etats-Unis. Les rapports favorables à la poursuite des opérations des inspections en Irak, établis par le chef des inspecteurs onusiens et le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique n'ont pas fait changer d'avis le locataire du bureau ovale. Même la récente invitation des autorités irakiennes aux deux responsables des inspections onusiennes n'a pas eu d'écho du côté de Washington. La manière de s'exprimer sur la question irakienne de Bush depuis le début augurait déjà d'intentions belliqueuses. La diplomatie, moyen qui aurait pu régler la crise irakienne, ne faisait pas partie de la stratégie du président US, décidé, dès le début, d'user de la force. Pour lui, c'était l'unique solution pour se débarrasser de son ennemi juré, Saddam Hussein. Son objectif, bien que non déclaré ouvertement au départ, est l'éviction du pouvoir du maître de Bagdad, dont la présence dérange les intérêts américains dans toute la région du Golfe, qui renferme une partie importante des réserves pétrolières mondiales. Conscients de cela les Français, les Allemands, les Russes et les Chinois s'opposent à la politique prônée par Bush. Ce dernier semble ne pas en faire cas et annonce qu'il n'a pas besoin du feu vert des Nations unies pour attaquer l'Irak, d'où l'inquiétude de voir la guerre déclenchée dans les tous prochains jours. En effet, devant l'intransigeance et la fermeté de Washington de passer outre les dispositions de la charte de l'ONU, plusieurs pays, dont la Russie, ont annoncé le rapatriement de leurs ressortissants et de leurs diplomates d'Irak. Même le chef des inspecteurs, Hans Blix, qui souhaitait répondre positivement à l'invitation de Bagdad pour traiter des dernières questions en suspens, a évoqué dimanche la possibilité d'évacuer rapidement les experts onusiens, qui poursuivaient hier leurs travaux. Cette déclaration laisse penser que plus rien ne peut empêcher la guerre contre l'Irak. Maintenant, il faut prier pour le peuple irakien, lequel payera les pots cassés par un dictateur sanguinaire, qui ne recule devant rien, même pas l'éventualité de voir ses compatriotes innocents périr sous les bombes américaines, pour garder le pouvoir. K. A.