À cette période, dans la région de Sétif, les éleveurs se frottent les mains, conscients de faire de bonnes affaires la veille des fêtes de l'Aïd où le prix de la viande ovine affiche déjà des prix astronomiques sur les étals des boucheries, 655 dinars le kilo d'agneau, alors qu'il était à 550 dinars durant l'été. Pour les bouchers, cela s'explique par les nombreuses fêtes, durant la période estivale où la consommation de viande est accrue. Le mouton sur pied est vendu, actuellement, autour de 16 000 dinars pour une bête d'environ 24 kilos. Pour Billal, un éleveur de la région d'Aïn Oulmène, très prisée par la qualité de la viande des brochettes et où le marché est très sollicité, “16 000 dinars est un prix très abordable pour le moment. Avec la rareté de pâturages, l'aliment coûte cher. Le concentré est à 2 500 dinars le quintal. La botte de foin entre 400 et 500 dinars et l'orge à 350 dinars, la guelba 1 500 dinars le quintal. On arrive juste à entrer dans nos frais”. Les éleveurs vendent bien pour l'instant et ce, d'une façon progressive. Seulement, ils avouent ne pas contrôler ce semblant de stabilité des prix à l'approche de l'Aïd. “Les consommateurs sont indisciplinés, pour des tas de raisons. La veille de l'Aïd, ils vont se ruer vers les marchés et provoqueront la hausse des prix, qui se verront flamber”, nous confirma notre interlocuteur. Pour rappel, en 2004, un bélier s'est vendu à 65 000 DA à Aïn Oulmène ! Les éleveurs sont unanimes, pour dire le mouton de l'Aïd, coûtera plus cher dans les quelques jours à venir, et toutes les raisons plaident pour cela. Même s'il doit pleuvoir abondamment, c'est trop tard, disent-ils ! Ils craignent les spéculateurs en aliments qui flairent les affaires juteuses. Farid Benabid