“Jusqu'à une date récente, la consommation de la drogue était limitée à certains milieux d'adultes. Toutefois, le mal s'étend… aux établissements scolaires !” Rien qu'en une semaine, 22 délinquants, entre dealers et impliqués dans des actes d'agression sur le territoire de la wilaya, ont été interpellés. Le commandement de la Gendarmerie nationale tire la sonnette d'alarme. Les services du groupement de gendarmerie de Mila ont procédé, durant la période allant du 15 au 21 décembre en cours, à l'arrestation de 10 dealers pour les chefs d'inculpation de recèle et consommation et commercialisation de stupéfiants. Selon un rapport établi par les services concernés, 810 grammes de kif traité et 72 comprimés de produits hallucinogènes ont été saisis. Présentés devant le procureur de la République, 4 des mis en cause ont été placés sous mandat de dépôt, alors que les autres ont été remis en liberté, précise le rapport, pour défaut de preuves. D'autre part, 4 individus ont été arrêtés à Chelghoum Laïd pour association de malfaiteurs, dont 3 ont été incarcérés. Au chapitre des agressions à l'arme blanche, un individu a été arrêté par la brigade de gendarmerie de Oued Seguen, au sud de la wilaya, pour avoir commis une agression à l'arme blanche sur un chauffeur de taxi. En tout, durant la troisième semaine de ce mois de décembre, 22 personnes ont été arrêtées pour divers délits, dont 13 sont placées en détention provisoire. Lors d'une récente rencontre avec Liberté, le commandant du groupement de gendarmerie de Mila, M. Moghaleat Tahar, n'a pas cessé de marteler que “la consommation des drogues prend de plus en plus d'ampleur à l'échelle de la wilaya, s'étendant à des milieux insoupçonnés jusqu'ici”. Sans fournir de statistiques, statistiques que le commandant se réserve pour le bilan annuel, il affirme que le fléau a atteint des proportions telles qu'il faut d'ores et déjà tirer la sonnette d'alarme. “Jusqu'à une date récente, la consommation de la drogue était limitée à certains milieux d'adultes. Toutefois, le mal s'étend… aux établissements scolaires !” dira-t-il. Préférant ne pas citer de noms d'établissements, le premier responsable du groupement de gendarmerie affirme que “beaucoup de lycées et de collèges sont en proie à ce fléau”, promettant de livrer tous les détails possibles sur cette question dans le bilan annuel que ses services s'attellent à élaborer à présent. Le commandant lancera un appel à la mobilisation générale afin d'endiguer ce fléau avant qu'il ne devienne incontrôlable. “Les services de sécurité, la santé, l'école, la mosquée, la société civile, tout le monde est concerné par la prise en charge de la lutte contre ce mal. Il y a véritablement péril en la demeure”, conclut-il. Concernant les actions prévues par son corps, notre interlocuteur nous révélera que ses services lanceront une vaste campagne de sensibilisation dès le 6 janvier prochain, qui ciblera, dans un premier temps, l'ensemble des lycées et les Cfpa de la wilaya. S'agissant de la consistance de cette campagne, les services de gendarmerie prévoient, précise-t- on, des conférences sur le thème, des projections de films documentaires et, pour la première fois, la lecture des textes législatifs prévus dans le code pénal en matière de répression de la consommation de la drogue. Et pour étayer ses dires sur l'incroyable ampleur que prend ce fléau dans la société milénienne, à prédominance rurale pourtant, le commandant dira : “La quantité de kif et de psychotropes saisie durant la seule troisième semaine de ce mois de décembre dépasse de loin celle qu'on saisissait en une année, il n'y a pas longtemps !” Bref, la situation est donc plus qu'inquiétante et la balle n'est nulle part que dans le camp… de toute la société. K. Bouabdellah