La campagne de refoulement des clandestins algériens d'Espagne se poursuit. Dimanche dernier, ce sont cinq harragas, expulsés d'Espagne, qui ont été présentés devant le juge instructeur avant de voir trois d'entre eux placés sous mandat de dépôt pour fausse déclaration et immigration clandestine. Les deux autres, des mineurs, ont été relâchés. Par ailleurs, il faut savoir que quelque 650 candidats à l'immigration clandestine de nationalité algérienne ont été refoulés de la presqu'île Ibérique depuis le 1er janvier de l'année qui s'achève. Ce bilan, qui concerne donc la période allant du 1er janvier 2006 au 15 du mois en cours, a été communiqué par les services de la Police de l'air et des frontières de la daïra de Ghazaouet (Tlemcen). Ce constat chiffré sur l'immigration clandestine de nationalité algérienne dénote, on ne peut mieux, que la tendance de ce phénomène ne cesse de prendre de l'ampleur et la courbe reste ascendante. Le refoulement a eu lieu à partir du port d'Almeria (Espagne) vers le port de Ghazaouet, par le biais de car-ferries. Selon des témoignages recueillis auprès de nombre de ces jeunes refoulés, leur situation en Espagne était absolument lamentable. C'est une véritable traque, disent-ils, qui est actuellement opérée par les services de sécurité espagnole, à l'encontre des demandeurs d'asile économique de nationalité algérienne. “La police espagnole vient nous traquer jusque dans les exploitations agricoles où nombre d'entre nous avons été recrutés par les paysans espagnols qui profitent de notre situation pour ne pas régler nos salaires qui s'élèvent parfois à plusieurs mois et nous revenons au pays parfois après une année d'absence sans un sou dans la poche”, s'indignent certains refoulés. Ali Moussa/S. O.