Le gouvernement de transition somalien, appuyé par l'armée éthiopienne, a pris le dessus sur les miliciens islamiques après une semaine de combats, et promis hier l'amnistie à ceux qui déposeraient les armes. Les combattants des tribunaux islamiques ont reconnu avoir cédé du terrain, mais assurent qu'il s'agit d'un repli tactique et promis une guerre d'usure, pour confronter l'armée régulière éthiopienne qui opère ouvertement en Somalie. Selon des habitants et des responsables islamistes, les miliciens ont abandonné leurs positions autour de Baïdoa, siège des institutions de transition somaliennes, et objectif proclamé des forces islamiques. Ils se sont également retirés de Dinsoor et de Burhakaba. Le chef de l'exécutif du Conseil suprême islamique de Somalie (SICS), cheikh Sharif Sheik Ahmed, a expliqué mardi que les islamistes avaient “changé de tactique militaire” et étaient prêts à “mener une guerre de longue haleine avec l'Ethiopie”. Ce retrait intervient après l'entrée en action, lundi dernier, de l'aviation éthiopienne, qui a notamment bombardé l'aéroport de Mogadiscio tenu par les combattants des Tribunaux islamiques depuis la chute, en juin, de la capitale somalienne entre leurs mains. “L'ennemi a commencé à utiliser l'aviation. Comme nous n'avons pas d'armement lourd contre cette attaque à grande échelle des forces du Premier ministre éthiopien Meles Zenawi, nous avons décidé de changer nos tactiques”, a assuré le dirigeant islamiste. Le gouvernement éthiopien, qui a officialisé dimanche sa participation à ces combats, a revendiqué, hier, la prise de six localités, selon un communiqué du ministère de l'Information éthiopien. Addis Abeba voit avec hostilité la montée de l'influence islamiste en Somalie, qu'elle associe au terrorisme, et se considère en état de légitime défense dans ce conflit. Elle se dit également dans son droit en soutenant le gouvernement transitoire somalien mis en place par la communauté internationale.