La guerre somalo-éthiopéenne fait rage et le Conseil de sécurité de l'Onu, divisé, a passé le dossier à l'Union africaine qui devait tenir hier une réunion de concertation avec la Ligue arabe et l'Igad (Autorité intergouvernementale somalienne de développement, 7 pays d'Afrique de l'Est) à Addis-Abeba. Le Conseil de sécurité des Nations unies s'était séparé, la veille, sans parvenir à un accord. Malgré de nombreux amendements, il n'a pas été possible de trouver un accord. Plusieurs délégations, dont celles des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne, étant hostiles au paragraphe demandant que toutes les forces étrangères se retirent immédiatement des territoires de Somalie et cessent leurs opérations militaires en Somalie. Plusieurs membres du Conseil de sécurité ont fait remarquer que les forces éthiopiennes sont intervenues à la demande du gouvernement de transition somalien. Washington a apporté son soutien à l'Ethiopie contre les miliciens des Tribunaux islamiques en Somalie tout en demandant au gouvernement d'Addis-Abeba de faire preuve d'une retenue maximum dans son intervention. Les 15 membres du Conseil devraient reprendre les discussions après la réunion de l'UA. Addis-Abeba est également soutenu par Washington au nom de la lutte contre le terrorisme islamiste. Les islamistes de Somalie sont suspectés par l'administration américaine de vouloir étendre leur idéologie dans toute la Corne de l'Afrique, un passage stratégique vers le Proche-Orient et le Sud-Est asiatique. Sur le terrain, les forces éthiopiennes affirment avoir vaincu les milices islamistes. Les troupes éthiopiennes seraient à 70 kilomètres de la capitale. De violents combats entre les forces somaliennes islamiques et les troupes gouvernementales, soutenues par l'armée éthiopienne, ont éclaté hier au nord de Jowhar, à environ 140 km au nord de Mogadiscio. La capitale somalienne pourrait tomber dans les prochaines 24 heures. Le Premier ministre éthiopien déclare ne pas arrêter l'offensive jusqu'à l'éradication des islamistes. De leur côté, les islamistes parlent d'un retrait stratégique pour mener une guerre d'usure contre l'Ethiopie. Enfin, les autorités de transition somaliennes se déclarent prêtes à accorder une amnistie aux combattants islamiques si ces derniers déposent les armes. Les combats entre forces loyalistes, soutenues par l'armée éthiopienne, et les combattants islamistes ont débuté le 20 décembre dernier, principalement près de Baïdoa, siège du gouvernement de transition, et dans le centre du pays. Les combats auraient fait 1 000 morts et 3 000 blessés, et des milliers de personnes ont déjà fui vers le Kenya. D. Bouatta