La cour d'appel irakienne a confirmé hier la condamnation à mort de l'ancien président irakien Saddam Hussein, pour le massacre de villageois chiites, sentence qui doit désormais être exécutée dans les 30 jours. La cour d'appel du Haut-Tribunal pénal irakien “a ratifié le verdict d'exécution de Saddam Hussein”, a annoncé en fin de journée le porte-parole de cette juridiction, Rakd Jouhi. Saddam sera exécuté dans les trente jours par pendaison et “à n'importe quel moment à partir de mercredi” (aujourd'hui, ndlr), a précisé un juge de la cour d'appel, Arif Shaheen. Saddam Hussein, qui a dirigé le pays d'une main de fer de 1979 jusqu'à l'invasion américaine et la chute de son régime en avril 2003, avait été condamné à mort par pendaison le 5 novembre pour l'exécution de 148 villageois chiites de Doujail (60 km au nord de Bagdad), dans les années 1980, en représailles à un attentat contre le convoi présidentiel. Son demi-frère Barzan Al-Tikriti, ancien chef des services de renseignement, et l'ancien président du tribunal révolutionnaire Awad Al-Bandar avaient également été condamnés à la peine capitale. Leur appel a été rejeté, a précisé le juge Shaheen, et tous deux seront également pendus d'ici 30 jours. Les peines de trois autres accusés, anciens dirigeants locaux du Baas condamnés à 15 ans de prison, ont aussi été confirmées. L'appel de l'ancien vice-président Taha Yassine Ramadan, dur parmi les durs de l'ancien régime, condamné à la prison à vie, a également été rejeté mais la cour d'appel a demandé que la peine soit aggravée. Depuis Amman, l'avocat du président déchu, Me Khalil Doulaïmi, a affirmé que la décision de la cour d'appel était “prévisible” et a de nouveau dénoncé un procès “politique”. “Ce jugement figure dans les agendas américain et iranien visant à diviser l'Irak et à l'engager dans une guerre civile”, a estimé Me Doulaimi. Selon la loi irakienne, aucune autorité, pas même le chef de l'Etat, ne peut user du droit de grâce ni commuer les peines prononcées, a rappelé M. Jouhi. En outre, la tenue d'un autre procès n'ayant pas de caractère suspensif, Saddam Hussein sera pendu, même s'il est actuellement jugé avec six anciens dirigeants pour avoir ordonné et mis en œuvre les campagnes militaires Anfal, en 1987-88 dans le Kurdistan (Nord), qui ont coûté la vie à 180 000 Kurdes selon l'accusation. R. I./Agence