L'AïD EL ADHA EN ORANIE Le cœur n'y était pas… Certes, le soleil, au cours de ces dernières quarante-huit heures a été de la partie après une semaine abondamment pluvieuse qui a transformé les villes et les villages de la bande côtière en de véritables bourbiers. La fête n'en avait que plus d'éclat. Il n'y avait que peu d'enfants dans les rues comparativement aux habituelles processions de gamins tout neufs vêtus et piaillant de tous leurs gosiers que l'on voyait à l'Aïd el Fitr. Normal. Tous étaient agglutinés, après “salat el Aïd”, autour du mouton que l'égorgeur attitré de la houma dépeçait avec un art consommé de son métier. De la fumée en ce jour de bombance s'échappait des balcons, des terrasses et des haouchs avec un air de déjà vu. À midi, la ville d'Oran était littéralement cadenassée. Aucun commerce ouvert ou très rares les échoppes qui ont assuré une permanence à leur clientèle. Malgré les communiqués rassurants publiés dans les journaux, de nombreuses stations d'essence ont fermé au deuxième jour de l'Aïd. Le “super” était presque introuvable au centre et même dans certains quartiers de la périphérie. Il ne valait pas mieux tomber en panne hier, que ce soit les commerces de pièces détachées, les ateliers de réparation mécanique, les vulcanisateurs ni les centres d'équilibrage de véhicule, tout était clos. Personne n'a fait le moindre effort ne serait-ce que pour les cas d'urgence. Par contre, dans les villages environnants, tels que Gdyel, Boutlelis ou El Amria, la vie a tout de même repris son cours, quoique timidement. Il faut néanmoins noter l'arrivée massive à la veille des fêtes de milliers d'émigrés qui ont tenu à célébrer la tradition dans leurs familles. M. Mohammedi L'AID À BECHAR Le sacrifice du mouton malgré sa cherté À Béchar, samedi dernier, c'était la fête pour les grands comme pour les plus petits qui ont porté des habits beaux et neufs. Le premier jour de l'Aïd el Adha a été consacré, comme chaque année, tout d'abord à la traditionnelle prière de l'Aïd. Très tôt le matin, les habitants de cette ville se sont précipités vers les mosquées pour accomplir la prière. Dans toutes les mosquées, les imans ont prêché la bonne parole. Ils ont recommandé “la fraternité et la solidarité qui sont des valeurs indispensables” à même de préserver l'intégrité et l'équilibre de la nature. Après la prière, les adultes se sont dirigés vers leurs maisons pour le sacrifice du mouton. Pendant que tous les membres de la famille bécharienne se sont rassemblés autour du mouton, leur sujet de discussion était la surprise pendaison de l'ex-président irakien. Par ailleurs, au moment où les adultes prenaient du thé, les enfants se préparaient pour sortir et rendre visite aux amis et à la famille. Ils sont heureux. Ils ont tous des habits neufs et surtout mangeront autant de viande qu'ils voudront. Il est à noter que cette année, le mouton de l'Aïd était inaccessible aux bourses moyennes. Depuis plus d'un mois, des camions transportant des troupeaux de moutons arrivaient au sud du pays. Mais ce qui reste contraire à la nature c'est que les pluies diluviennes qui se sont abattues sur cette région n'ont pas contribué à la révision à la baisse des coûts des ovins. RACHID ROUKBI