Résumé : Djohar ne dit rien même si elle sait que Daya va au-devant de terribles souffrances. Daya et Kamel ont conscience que le temps joue contre eux. S'ils n'agissent pas vite, ils seront découverts. La chance semble être avec eux puisque Daya trouve un appartement dès le lendemain… À la grande joie de Daya, Kamel ne perd pas de temps. Durant la semaine, il vient visiter l'appartement qui n'a pas uniquement besoin de peinture mais aussi qu'un plombier passe dans la salle de bains. Une fois les réparations faites, ils pourront y vivre tranquilles. L'appartement est bien situé. Il n'y a pas de route qui traverse le quartier. Il y a une épicerie au coin du bâtiment. - Vous me le louez à combien ? Le prix qu'avance Rabah est abordable. L'affaire étant conclu, Kamel va voir Daya. Il voudrait se rendre au village pour informer ses futurs beaux-parents mais la peur de tomber sur un membre de sa famille l'en dissuade. Leur projet tomberait à l'eau. - Comment ferons-nous le jour du mariage ? Tu sembles oublier que la veille, il faudra que tu amènes un imam et des amis ! Comment fera-t-on si un des invités te reconnaît ? - On n'y aura pas de grande fête, dit Kamel. Et puis, on va passer à la mairie, la semaine prochaine. Comme ça, on sera légalement mariés et si quelqu'un tente de nous séparer, il n'y arrivera pas ! - Personne n'y arrivera, reprend-elle. Allez, va travailler. Moi, j'informerai mes parents et je vais me préparer ! Ce n'est plus qu'une question de temps avant qu'on soit unis pour la vie ! - Te sens-tu assez forte pour les affronter ? Tu sais, ils seront furieux quand ils sauront, lui rappelle Kamel. Ils vont user de tous les moyens pour nous séparer, ou nous rendre la vie impossible ! Sauras-tu leur résister ? - Si tu es toujours à mes côtés, oui répond Daya. - Toujours, toujours, lui promet-il. Je prie pour que Dieu soit avec nous. On aura besoin de Son aide pour réaliser notre rêve de toujours ! Kamel retourne d'où il est venu. Daya, le soir même apprend la nouvelle à ses parents. C'est aussi l'occasion de discuter de la fête et de sa vie à venir. - On n'a pas les moyens de donner une fête, leur dit-elle. Kamel a tout juste de quoi payer la location et d'acheter ce dont on aura besoin dans la vie de tous les jours. Les dépenses inutiles, on préfère les éviter ! Ce serait du gaspillage ! - Du gaspillage, reprend sa mère Aïcha. Mais depuis toujours on rêvait de donner une grande fête et d'inviter tout le village. Tu ne peux pas nous priver de ce moment tant attendu ! - Je te comprends, yemma mais pourquoi inviter tout le village ? Si vous avez autant d'argent à gaspiller, pourquoi ne pas meubler mon appartement ? réplique la jeune fille. Ce sera des dépenses utiles… - C'est à ton mari de le meubler. Bien sûr, on peut t'offrir des choses et d'autres, la rassure sa mère. Mais l'essentiel, c'est à lui. - Oui, merci, j'ai compris, dit Daya. Tu ne m'aimes pas au point de m'offrir ce dont j'aurais besoin ! - Comment peux-tu dire ces horreurs ? Mais je t'aime…Penses à ce que tu nous demandes ! Tu veux qu'on n'invite que la famille. Pourquoi nos amis ne partageraient-ils pas notre joie ? Tu es notre unique enfant. Mohand intervient et tente de les calmer. - Il y a certainement une raison, pour que tu veuilles une petite fête. Alors, dis-la nous ! - Kamel va se sentir mal, répond-elle. Il n'a plus de famille, depuis longtemps et il n'a pas assez d'argent pour financer le dîner. - Mais c'est dans la tradition, il doit apporter un mouton et tout ce qu'il faut pour le dîner, dit Aïcha. Qu'il soi orphelin ou gosse de riche ! - Cela ne te fait rien à l'idée qu'il puisse emprunter de l'argent pour financer le tout et que je me retrouve sans rien, dans mon foyer ? Je ne te savais pas si dure. Je croyais que vous vouliez mon bonheur ! - Ecoute, pour le dîner, je peux tout faire mais la fête, je la donne et il peut amener ses amis, dit son père Mohand qui veut que rien ne vienne gâcher ce moment de joie. Et pour ce qui est de ton foyer, rassure-toi, je te laisserais une somme pour acheter ce dont tu as besoin ! - Au moins toi, tu remontes le moral ! réplique Daya. Mais pour ce qui est de la fête, j'y tiens ! Je ne veux pas une grande fête ! Maintenant qu'il a trouvé un appartement, il m'a demandé de choisir une date ! Que pensez-vous, à la mi du mois prochain ? Mohand ne voit aucun inconvénient. Mais Aïcha veut plus de temps. Daya refuse de remettre à plus tard. Elle ne veut plus attendre. Elle et Kamel n'ont plus de temps à perdre. Aïcha tente de la convaincre et elle ne comprend pas pourquoi sa fille refuse de l'écouter. À ses yeux, c'est insensé ! Un mariage ne se prépare pas en si peu de temps. Daya veut lui prouver le contraire… A. K. (À suivre)