Selon M. Leghrieb, le contrôle systématique des véhicules, destinés à servir de taxi, a montré que beaucoup d'entre eux présentent des défaillances techniques, même s'ils viennent de sortir de chez le concessionnaire. Le communiqué du ministère des Transports, faisant état du contrôle technique obligatoire y compris pour les véhicules neufs, a jeté le trouble parmi les propriétaires de voitures âgées de moins de cinq ans et aussi du côté des concessionnaires qui craignent une baisse notoire des ventes. M. Leghrieb, directeur général de l'Enacta (Entreprise nationale de contrôle technique automobile) livre, dans un entretien à Liberté, les raisons qui ont motivé une telle mesure. “Avant la délivrance de la licence de taxi, les véhicules destinés à cette fonction sont soumis systématiquement, quel que soit leur âge, au contrôle technique. Cela nous a permis de constater que beaucoup de voitures neuves présentaient des défaillances, notamment au niveau du système de freinage”. Notre interlocuteur refuse évidemment de nous dire quelles sont les marques, davantage sujettes à suspicion. “Je vous laisse deviner par vous-mêmes”, se limite-t-il à répondre à la question que nous lui avons posée à ce propos. Si l'information jette l'opprobre sur l'ensemble des constructeurs automobiles, elle remet en cause aussi la fiabilité de la supervision, ou contrôle primitif, opérée par les ingénieurs des mines, sur les véhicules légers avant leur mise en circulation, par ces ingénieurs. Pourtant, ces derniers délivrent bel et bien un certificat de conformité aux concessionnaires, les autorisant ainsi à livrer les voitures à leur propriétaire. “Les ingénieurs des mines ne contrôlent pas l'ensemble des véhicules importés par un concessionnaire. Sur un parc de 20 000 voitures, par exemple, ils supervisent juste un échantillon”, reconnaît le directeur général de l'Enacta. C'est à ce titre que les défauts de fabrication ne sont pas automatiquement détectés. Par conséquent, les automobiles, présentant des failles, sont intégrées dans le dispositif du parc roulant, sans se soucier des désagréments que subiront fatalement leurs possesseurs. La nouvelle mesure du département, géré par Mohamed Meghlaoui, n'est pas faite pour les satisfaire, non plus, ne serait-ce que par l'obligation de gâcher une journée à attendre son tour dans l'un des 114 centres de contrôle technique, implantés sur le territoire national. Le délai de trois mois, accordé par le ministère des Transports, sera-t-il suffisant. D'autant, qu'environ 2 134 846 véhicules particuliers (tous âges confondus) sont concernés par l'opération. Le parc roulant global compte quelque 3 200 000 véhicules. Approximativement, 300 000 voitures de tourisme sont âgées de deux ans au plus (statistiques fournies par le directeur général de l'Enacta). “Au besoin, les délais seront prolongés. Nous l'avons déjà fait pour la première opération, qui a touché les voitures de plus de 20 ans, et laquelle a duré 7 mois. Nous avons procédé de même pour la deuxième (véhicules âgés entre 15 et 19 ans), troisième (10 et 14 ans) et la quatrième (5 et 9 ans)”, promet M. Leghrieb. Autre préoccupation : les concessionnaires prendront-ils en charge, sans rechigner, les réparations et les changements de pièces, des véhicules recalés, à l'issue du contrôle technique. “Ils seront bien obligés de s'y plier puisque ces voitures sont encore sous garantie”, rassure notre interlocuteur. Souhila H.