Estimant que la stratégie de renforcer la présence militaire américaine en Irak est vouée à l'échec, les nouveaux patrons des deux chambres du Congrès demandent à George Bush de penser désormais à mettre un terme à la guerre dans ce pays. Pendant que le chef de la Maison-Blanche peaufine sa nouvelle stratégie en Irak, qu'il s'apprête à rendre publique, la semaine prochaine, les démocrates affirment, dans une lettre diffusée vendredi, qu'ils ne sont nullement disposés à accepter une augmentation du nombre de militaires américains en Irak. En effet, les nouveaux responsables démocrates au Congrès ont averti le président américain George W. Bush qu'envoyer des renforts en Irak était une stratégie vouée à l'échec et qu'il était temps de terminer la guerre. “Après près de quatre ans de combat, des milliers de victimes américaines et plus de 300 milliards de dollars dépensés, il est temps que la guerre se termine”, ont-ils écrit dans un document qu'ils lui ont adressé. Ainsi, la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, et le chef de la majorité démocrate au Sénat, Harry Reid, ont décidé d'accentuer la pression sur le président américain. Les deux nouveaux chefs de file de l'opposition au locataire du bureau ovale que “le peuple américain a signifié lors des élections de novembre qu'il ne croit pas que votre politique actuelle en Irak conduira au succès et que nous avons besoin d'un changement de direction pour le bien de nos troupes”. Pour argumenter leur requête, Nancy Pelosi et Harry Reid soulignent dans leur missive :“Augmenter le nombre de soldats est une stratégie que vous avez déjà tentée et qui a déjà échoué (...) Augmenter le nombre de troupes de combat va seulement mettre en péril plus d'Américains et demander un effort supplémentaire à notre armée (...) sans gain stratégique.” Cette sortie médiatique entre dans le cadre de la campagne menée par les leaders démocrates qui ont, ces derniers mois, appelé M. Bush à entamer une phase de redéploiement des troupes en Irak dans les 4 à 6 mois. Cette montée au créneau augure d'une bataille sans merci entre George Bush et les chefs de file de l'opposition démocrate, qui ont clairement indiqué que mettre fin à la guerre en Irak sera la priorité absolue de leur programme. Les hostilités pourraient être déclenchées plus tôt que prévu, avec les annonces que s'apprête à faire le patron de la Maison-Blanche dès la semaine prochaine sur sa nouvelle stratégie en Irak. Le président américain risque de voir toutes ses propositions de nomination au département d'état et à la tête de l'armée américaine bloquées par le Congrès, notamment la direction en Irak. Il ne fait aucun doute qu'il ne s'agit que du commencement d'une guerre ouverte, qui se prolongera tout au long des deux dernières années du second mandat présidentiel de George W. Bush. K. A.