Une opération combat a été planifiée à Boumerdès entre la gendarmerie et la douane. Durant deux jours (mercredi et jeudi), les gendarmes et les douaniers étaient côte à côte pour traquer la contrebande et le trafic de véhicules à destination de la Kabylie réputée pour receler des réseaux très actifs. Lors du point de presse animé jeudi passé au siège du groupement de gendarmerie de cette wilaya par le commandant de groupement et le chef de secteur de recherche, d'une part, et le divisionnaire des douanes, d'autre part, l'on saura que l'opération n'a, à l'exception de quelques lots de vêtements, de pièces détachées et de jouets saisis, pas permis de mettre la main sur une affaire de trafic ou de contrebande importante. 200 gendarmes et 50 douaniers ont été mobilisés au cours de cette opération qui a ciblé les RN5, 12 et 24, des axes importants reliant Alger à la Kabylie et aux wilayas de l'Est. Par ailleurs, un autre barrage a été installé au niveau du marché de voitures de Tidjelabine, le plus important du pays avec une capacité de 6 000 véhicules. Le but essentiel de cette opération était d'intercepter les éventuels trafiquants devant se rendre dans la wilaya de Tizi Ouzou où les véhicules subissent des maquillages et circulent avec de faux papiers. D'ailleurs, sur 3 000 véhicules recherchés à l'échelle nationale, 600 sont signalés à Tizi Ouzou. Les différentes enquêtes menées ont permis de récupérer 101 véhicules stationnés actuellement au niveau de la fourrière de Draâ Ben-Khedda en attente de la finalisation de la procédure judiciaire les concernant. En 2006, 8 affaires de trafic de véhicules ont été traitées ayant conduit à la saisie de 8 véhicules et l'arrestation de 16 mis en cause dont 10 placés sous mandat de dépôt. Pour les conférenciers, l'opération combinée du week-end dernier a été un succès ne serait-ce que pour les citoyens, notamment les habitués du marché de voitures de Tidjelabine qui voient là une assurance contre les mauvaises surprises en achetant un véhicule dont les documents de mise en circulation sont falsifiés. De son côté, le colonel Ayoub dira que “la lutte contre la criminalité multiforme nécessite la conjugaison des efforts par une stratégie de riposte intersectorielle. Le commandant de la Gendarmerie nationale et le directeur général des douanes ont compris qu'il fallait libérer les initiatives, inciter les unités opérationnelles à développer des axes de coopération, promouvoir le renseignement et coordonner les actions avant d'imposer l'obligation de résultats. Comme c'est le cas avec nos collègues de la Sûreté nationale, les opérations combinées avec les services des douanes ne sont pas ponctuelles et s'étaleront dans le temps et dans l'espace. Nous sommes condamnées à travailler ensemble, ce qui prime est le démantèlement des réseaux mafieux et la préservation de l'économie nationale. À ce titre, l'échange des informations et l'interopérabilité des fichiers est une nécessité incontournable”. ALI FARÈS