Liberté : Contre toute attente, l'Entente a calé de nouveau chez elle, en se contentant du match nul. Peut-on dire que votre club est en nette régression ? Abdelkrim Serrar : Ce n'est pas vraiment le feu à la maison comme veulent le faire croire certains. C'est un passage à vide qui peut toucher n'importe quelle grande équipe au monde. En football, tout est possible, on subit un fléchissement qui m'inquiète s'il persistait, sinon, on le surmontera sans problème. L'Entente est un club qui sait gérer cette situation, on s'en sortira, je suis convaincu. Plus que ça, on reviendra en force, car nous allons nous concentrer uniquement sur le championnat durant cette période où la Coupe arabe observe une trêve jusqu'au 12 février. Qu'avez-vous à répondre à ceux qui reprochent à votre club d'avoir uniquement onze joueurs performants, le reste n'est que figuration ? Je suis désolé, je ne suis pas le genre de président qui fonctionne avec cette mentalité, l'Entente de Sétif dispose d'un effectif équilibré, on a procédé à un recrutement à l'orée de cette saison qui répond à nos attentes, pas de déséquilibre dans mon effectif. La preuve, la victoire qu'on a arrachée à Riyad contre Ahly Saoudi, sans Keïta qui reste l'un des éléments-clés de l'équipe, ceci pour vous dire qu'on a des remplaçants qui sont capables de remplacer les titulaires sans problème. Mais, remplacer un Bourahli, un Keïta ou un Maïza n'est quand même pas facile, vu le poids de ces joueurs au sein du onze rentrant ? Malheureusement, nous l'avons fait à plusieurs reprises. Dans n'importe quelle équipe au monde, il existe un noyau de joueurs qui compose l'équipe, sinon, vous n'arrivez jamais à construire une grande équipe, c'est le cas pour nous. Je sais que pour trouver un remplaçant digne de Maïza n'est pas facile, mais si la situation l'exige, nous le ferons, car à l'Entente, on prend toutes nos dispositions. Imaginez une blessure ou une suspension d'un des joueurs cités, on ne va pas rester les bras croisés ! Je peux vous dire sans risque de me tromper que chaque joueur dispose d'une doublure. Durant ce mercato, on a pris nos dispositions pour renforcer certains postes que nous avons jugés qu'ils avaient besoin d'être renforcés. Donc, pour vous, tout ce qui arrive à l'Entente ces dernières semaines était prévisible ? Prévisible non, mais ce passage nous a été dicté par la conjoncture. Je ne vais pas pleurnicher sur la programmation que je juge très objective de la part de la LNF, que je salue pour tous les efforts qu'elle fait dans ce sens, mais les longs voyages nous ont harassés. On a perdu uniquement contre l'USMB et encore, on a inscrit le but égalisateur durant les temps morts qui nous a été refusé par l'arbitre, nous n'avons pas crié au scandale, cela peut arriver à n'importe quelle équipe. Mais contre l'ASO, on a vu une équipe sétifienne très énervée qui a confondu concentration et précipitation… Les joueurs voulaient marquer coûte que coûte pour se libérer de la pression et gérer le match à leur guise, malheureusement, ils sont passés à côté, car l'adversaire a refusé de jouer. À chaque fois qu'une équipe vienne à Sétif avec dix joueurs derrière, on éprouve des difficultés, c'était la même chose contre la JSMB et l'OMR. Néanmoins, lorsqu'il s'agit de grandes équipes qui viennent jouer au football, mes joueurs se transcendent et fournissent de belles parties et gagnent souvent avec l'art et la manière. L'Entente a souvent montré son vrai visage contre les grandes équipes. Ce sera donc le cas aujourd'hui contre la JSK ? C'est un match difficile pour nous, j'étais pratiquement le premier à vous dire que la JSK fera un retour en force, je ne me suis pas trompé, la preuve est là. Je suis persuadé qu'on fera un grand match et qu'inchallah, ce sera le déclic tant attendu. Belhout restera-t-il à son poste au cas où… Qu'importe l'issue de cette rencontre, Rachid Belhout continuera sa mission jusqu'au bout, il a ma confiance et celle du comité directeur. Il y a aussi Walid Sadi qui a menacé de s'en aller si on continue à insulter l'équipe dirigeante… Sadi est le manager, il est le plus important, sa famille aime l'Entente, le groupuscule, qui s'est pris à lui à la fin du match de l'ASO, était manipulé, car les vrais supporters de l'Entente aiment Walid et ont tenu à le lui faire remarquer à chaque fois au stade. Il sera avec nous jusqu'à la fin. L'ESS peut-elle finir sur le podium ? Nous allons être champions, c'est ma propre conviction et celle de tous nos chers supporters qui aiment ce club légendaire. Entretien réalisé par RACHID ABBAD