Depuis vendredi soir, le président de l'Assemblée nationale française, Jean-Louis Debré, a entamé une visite officielle à Alger, à l'invitation de son homologue algérien, Amar Saïdani. Accompagné d'une importante délégation représentant les quatre groupes politiques du Parlement français (UDF, PS, PCF et UMP), M. Debré a eu des entretiens avec le président de l'APN, élargis aux membres des deux délégations. Le moment fort de cette visite sera l'entretien, aujourd'hui, avec le président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Premier président de l'Assemblée nationale française en visite officielle en Algérie depuis l'Indépendance du pays en 1962, Jean-Louis Debré a déclaré à la presse qu'il est “porteur d'un message” du président Chirac au chef de l'Etat algérien. Un message qui montre, selon lui, “notre volonté réciproque de faire en sorte qu'il y ait entre nos deux pays des relations qui soient fondées sur l'amitié, la confiance et une volonté d'avoir un destin commun en Méditerranée”. La venue de l'intime de Jacques Chirac ambitionne de relancer le traité d'amitié, en panne depuis son lancement. La rencontre d'aujourd'hui, a affirmé le président du Parlement français, “sera certainement pour nous tous importante, notamment pour les relations entre nos deux pays”. Souhaité par les chefs d'Etat des deux pays et annoncé en mars 2003, lors de la visite du président français en Algérie, le traité de “partenariat d'exception” a été bloqué en raison de la polémique suscitée par la loi française du 23 février 2005, glorifiant le “rôle positif” de la colonisation, dont un article seulement a été abrogé depuis. Mais, d'autres sujets divisent en fait les deux Etats, notamment celui, économique, relatif à l'absence d'investissements directs français conséquents en adéquation avec le volume des échanges commerciaux entre les deux pays. La position partisane des dirigeants de Paris dans le dossier du Sahara occidental apparaît comme un souci supplémentaire, dans le sens où ce parti pris empoisonne les relations au sein du Maghreb, en particulier les relations algéro-marocaines, et se trouve en porte-à-faux avec le processus de décolonisation, mis en œuvre depuis les années 1960 par les Nations unies. Il ne faut pas exclure en outre les autres questions non résolues, à l'exemple de la problématique de l'immigration clandestine, même si celle-ci devait trouver un règlement dans le cadre de l'Union européenne. Il est donc à espérer que la visite de trois jours du président de l'Assemblée nationale française puisse rapprocher davantage les points de vue et faire des relations algéro-françaises, des “relations fondées sur l'amitié et la confiance”, comme l'a confié M. Debré à son arrivée dans la capitale algérienne. Il est à souligner qu'en plus des discussions interparlementaires et la rencontre avec le président Bouteflika, le programme de la visite comprend également un entretien avec le Chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem. La signature d'un protocole cadre de coopération parlementaire est aussi prévue, visant à instituer une commission franco-algérienne qui permettra, de l'avis de M. Debré, d'“institutionnaliser le dialogue entre les deux Assemblées”. “Ce protocole d'accord fera que les députés algériens et français se rencontreront, discuteront et prépareront l'avenir ensemble”, a précisé le responsable français. Une signature qui sera suivie d'une allocution de ce dernier devant les députés algériens. H. A./APS