La direction de la concurrence et des prix (DCP) d'Annaba avait fait éclater l'affaire en 2006 sous prétexte que le produit importé d'Ukraine par une Sarl de la zone industrielle de Berrahal n'était pas conforme aux normes et était radioactif. La cour de justice d'Annaba, qui a examiné mardi dernier le pourvoi en cassation introduit par la Direction du commerce au niveau de cette wilaya, ex-DCP, dans l'affaire des 300 tonnes de rond à béton, importés d'Ukraine, a confirmé le jugement en faveur de la Sarl mise en cause, en l'occurrence Méditerranéenne Multiples Commerces, implantée dans la zone industrielle de Berrahal. Pour rappel, le tribunal correctionnel de Berrahal, qui a jugé cette affaire, avait, en date du 19 juillet 2006, prononcé un non-lieu au profit de l'importateur, et ce, à l'issue des résultats négatifs des analyses mécaniques et physiques de deux nouvelles expertises exigées par la justice auprès des centres spécialisés en matière spectrographique. Ainsi, le scandale, qui a fait couler beaucoup d'encre au printemps dernier, à Annaba, dit des 300 tonnes de rond à béton (diamètres 20 mm) d'importation, a finalement livré, mardi dernier, tous ses secrets. Cette affaire a éclaté en date du 8 mars 2006, à Berrahal, 30 km à l'ouest de la wilaya, après la saisie, par les services de la répression de la fraude de la Direction de la concurrence et des prix (DCP) d'Annaba (actuellement Direction du commerce), de cette importante quantité de rond à béton, jugée par les mêmes services de “déclassés”, autrement dit atteinte de radioactivité, à la suite des analyses mécaniques et physiques. Le gérant de la Sarl incriminée dans cette affaire, M. Abdallah Falli, n'a nullement cessé, depuis, de crier à la magouille. Il considère que les prélèvements d'échantillons et les analyses effectuées par la brigade de la DCP sont non conformes à la réglementation et norme algériennes. En effet, lors de son audience au tribunal de Berrahal, le gérant a précisé, à ce propos, que la décision de la DCP ne mentionne ni les paramètres incriminés par la non-conformité ni encore la norme algérienne visée par cette non-conformité. Il a affirmé également qu'il n'a pas été notifié de bulletin d'analyses, lesquelles ont été faites sur la base d'une seule barre pour une quantité d'environ 10 000, ce qui est, selon lui, non conforme à la norme algérienne n°8634. Aux yeux de cet industriel, il y a anguille sous roche dans cette affaire. Alors, pourquoi, s'est-il interrogé à l'occasion, la brigade dépêchée par la DCP a remis à la Sarl MMC l'ensemble des diamètres ayant fait l'objet de prélèvement, à savoir 8, 10, 12, 14 et 16 mm, hormis le diamètre 20 mm, objet du litige ? Mieux encore, sur ce point précis, la DCP a reconnu, lors de l'audience, que les échantillons de ce diamètre n'ont pas été remis à la Sarl. Aujourd'hui plus que jamais, le gérant de ladite Sarl croit dur comme fer qu'il s'agit bel et bien d'un coup monté… B. BADIS