L'entreprise privée d'eau minérale est à sa troisième attaque depuis sa création. Le patron du fleuron de l'industrie de l'eaux minérale Ifri a balayé d'un revers de main toutes les “accusations” portées à l'encontre de son produit via une pseudo-campagne rapportée récemment par la presse. «La santé du consommateur prime sur toute autre considération» nous déclarait-il lors d'une entrevue. Sur un ton serein, qui en dit long sur sa quiétude, M.Mustapha Ibrahim, l'un des sept gérants de cette entreprise familiale, soulignait avec insistance la bonne qualité de son eau. «Notre eau est propre à la consommation» insiste-t-il, mettant en exergue les nombreuses analyses effectuées quotidiennement par les 10 éléments d'un laboratoire propre à l'entreprise avant toute livraison. Ceci à côté des contrôles effectués sur des échantillons prélevés au hasard dans les laboratoires étatiques et privés et dont les résultats sont périodiquement transmis aux services de la Direction du commerce de la wilaya de Béjaïa. «Je suis moi-même de formation médicale» dit-il pour montrer tout l'intérêt qu'il accorde à l'hygiène en général, et par voie de conséquence, à l'eau produite dans son établissement. L'affaire qui a éclaboussé la Sarl Ifri remonte à mardi dernier lorsque la presse faisait état «de résultats bactériologiques positifs relevés sur des échantillons du produit Ifri» par la Direction du commerce d'Annaba qui l'a «soupçonnée d'être cancérigène». Les responsables de la Sarl Ifri, entreprise privée d'eau minérale située à Ifri d'Ouzellaguen, dans la vallée de la Soummam à Béjaïa, n'ont pas tardé à réagir opérant ainsi une levée de boucliers pour défendre « la bonne qualité» de leur eau. Parmi les quantités de bouteilles d'eau minérale naturelle non gazeuse saisies par la Direction du contrôle et des prix (DCP) d'Annaba pour le motif de non-conformité des paramètres minéraux avec les normes fixées par la réglementation, figurait celles d'Ifri et d'une marque tunisienne. Les analyses du laboratoire des services du commerce à Annaba auraient révélé une composition de l'eau dont les moyennes sont différentes de celles figurant sur l'emballage. «Chose tout à fait possible» reconnaît M.Ibrahim qui soutenait cependant que «la différence est restée dans les normes». Fuite à la DCP d'Annaba A ce titre, il avancera deux hypothèses pouvant induire des résultats similaires. Il s'agit, selon notre interlocuteur, de la méthode d'analyse utilisée ou du fait que des éléments «bougent de par le transport et l'exposition au soleil». Se faisant plus explicite, il soulignera que «c'est probablement la méthode utilisée dans les analyses qui ont laissé apparaître ce décalage entre les résultats du laboratoire d'Annaba et les données figurant sur l'étiquette de notre produit». «Aucune mention de nitrite ne figure sur l'étiquette de nos produits et la DCP d'Annaba nous a démenti en avoir trouvé dans les échantillons prélevés», ajoute-t-il. «La présence de calcium et de nitrite est assumée» par le responsable de l'entreprise ajoutant que «ce sont des différences que l'on trouve assez souvent mais restant dans les normes.» Ce que trouve néanmoins, le responsable d'Ifri «anormal» est le fait que «la DCP d'Annaba ait alerté la presse sans prévenir au préalable celle de Béjaïa dont dépend territorialement notre entreprise». Dans leur mise au point publiée le lendemain, les responsables de la Sarl d'Ifri déclarent qu'il s'agit d'«un ciblage particulier et volontaire de notre marque». Le jeudi, le ministre du Commerce rendait public un communiqué, dont le moins qu'on puisse dire arrive à point nommé pour laver de tout soupçon le produit Ifri. Réagissant aux informations faisant état d'un risque avéré, lié à la consommation des boissons en question, le ministère du Commerce s'est montré rassurant en affirmant: «Il n'existe aucun danger à consommer ces boissons». A propos des analyses effectuées pour le compte de la DCP d'Annaba, le même communiqué précisait que «la non-concordance entre la teneur en sels minéraux et en nitrates déclarée sur l'étiquette et les résultats obtenus en laboratoire, sans pour autant que les seuils réglementaires soient dépassés et que, par conséquent, ces produits demeurent propres à la consommation» avant de conclure en rappelant que «tout cas de risque alimentaire avéré fait l'objet d'un communiqué officiel». Voilà ce qui met fin à cette nouvelle mésaventure d'Ifri. En fait, la Sarl Ibrahim et fils est à sa troisième «attaque» du genre. En 1997, une saisie a été opérée sur ses produits au motif officiel de non-conformité avec la réglementation. Puis en 2003 un contrôle effectué par la DCP de Béjaïa s'était aussi soldé par la saisie du produit Ifri durant près de 4 jours au prétexte qu'il contenait du nitrate dont le taux ne figurait pas sur l'étiquette du produit. Interrogé sur le fait que ces mésaventures puissent provenir des concurrents ou encore de la contrefaçon, notre interlocuteur s'est refusé d'entrer dans une polémique sans pour autant écarter cette éventualité. «On ne voudrait pas perdre notre temps à connaître d'où ça vient». «Ma meilleure réponse est de justifier la qualité de nos produits» soutenait-il avant d'enchaîner «je ne redoute pas la concurrence aussi saine soit-elle». Quant à la contrefaçon, M.Mustapha Ibrahim dira, tout en reconnaissant qu'elle est «pénalisante» que «c'est un autre problème contre lequel nous ne pouvons lutter qu'en prouvant que l'eau contrefaite ne vient pas de nos sources». « Le code à barres est là pour distinguer l'original du faux» a-t-il tenu à préciser. La Sarl Ibrahim et fils, connue plus sous le nom de Sarl Ifri a vu le jour en 1996. D'une petite fabrique de limonade simple en 1986 employant 15 personnes, la Sarl Ifri emploie actuellement un millier de personnes. Un leader labélisé Cette entreprise a considérablement réduit le chômage dans la région se plaçant comme le premier employeur de la région. «C'est la qualité de notre limonade qui nous a poussés à entreprendre des recherches» explique M.Ibrahim dans son récit sur l'historique du passage à la production de l'eau minérale. «Dans les années passées, alors que nous fabriquions une limonade standard à l'instar des autres fabricants de la région, nous avons constaté que notre produit gagnait en importance grâce à la qualité de l'eau que nous utilisons» raconte-t-il. «Ma curiosité m'a poussé à approfondir les analyses en m'adressant à un laboratoire français» poursuit-il. «Les analyses ont fait ressortir que le pH de notre eau est proche de celui d'Evian», une eau minérale très connue en France. Voilà comment s'est fait le passage à la production de l'eau minérale, conclut-il. Depuis, l'entreprise n'a pas cessé d'évoluer pour arriver aujourd'hui à une production annuelle de 600 millions de litres par an distribués tant au niveau national qu'international. Ifri se place à la tête du peloton des fabricants d'eau minérale de notre pays. Equipée de son propre laboratoire et disposant d'un matériel moderne et adapté de la parfaite conformité physico-chimique, bactériologique et organologique des produits, Ifri a reçu le label international ISO 9001. Des contrôles sont effectués sur les produits dès leur entrée (matières premières et emballages) jusqu'à la sortie (produit fini) et pendant toutes les phases de production et de stockage. Conscient que son développement reste lié à une politique d'innovation et de créativité, Ifri s'est lancée dans l'élargissement de sa gamme de produits en initiant des nouvelles chaînes d'eaux fruitées et de boissons gazeuses. Tout ceci afin de satisfaire mais aussi d'anticiper les besoins des ses consommateurs. Ifri est une eau aux vertus thérapeutiques prouvées par l'Agence nationale des eaux minérales, thermo-minérales et du climatisme de Sidi Ferrudj. Elle est recommandée pour le coupage des biberons et pour les enceintes en raison de sa pureté et sa faible teneur en nitrates (inférieur à 2 mg/litre).