Les solutions à ce problème, qui freine l'initiative et entrave les efforts en vue de réaliser une croissance à plus de 7% durable, tardent à voir le jour. Le Conseil de gouvernement, qui s'est réuni le 23 janvier dernier, a abordé le dossier du foncier. Mais, le communiqué des services du Chef du gouvernement s'avère laconique. “S'agissant du foncier, le dossier est pris en charge, lit-on, par les départements ministériels concernés en vue de son organisation sur des bases transparentes. Il s'agit aussi de le doter d'un cadre institutionnel et de définir des critères d'accès rationnel au foncier économique.” Aucune date n'est avancée concernant sa finalisation. Quand on sait que l'accès au foncier industriel constitue un problème majeur qui entrave l'investissement national et étranger, on comprend mal pourquoi ce dossier peine à être bouclé. Depuis plusieurs années, des dizaines de milliers d'hectares de terrain disponible restent en jachère, alors que des opérateurs nationaux et étrangers éprouvent des difficultés pour accéder à des terrains pour implanter leurs projets. Combien de forums d'hommes d'affaires se sont tenus ces dernières années, sans qu'on puisse donner de réponses positives à ces entrepreneurs qui envisagent d'investir dans le pays. Au passif, on constate que l'assainissement du foncier industriel est loin d'être achevé. Dans plusieurs wilayas, on a distribué des terrains sans que cette cession se traduise par l'implantation d'unités industrielles. Dans une wilaya du Centre, par exemple, seulement une petite partie des terrains distribués a servi d'assiette à des projets (projets réalisés ou en cours de réalisation). Aucune vision économique ne sous-tendait l'attribution des parcelles de terrain. C'est ainsi qu'on a assisté à une distribution de beaucoup de terrains à des mini-projets : bains maures, surfaces commerciales, restaurants, pizzerias. Au même moment, des promoteurs de projets importants rencontraient de grandes difficultés à décrocher des terrains. Aujourd'hui, s'il existe une volonté réelle de l'Exécutif d'apporter des réponses à ces difficultés, les solutions tardent à voir le jour. On tend à oublier que l'Algérie est en compétition avec d'autres pays de la zone Afrique et du Nord Moyen-Orient en matière d'investissements directs étrangers. On tend aussi à oublier que le rythme de la création de richesses doit être soutenu et rapide pour espérer inverser la courbe du chômage via des emplois permanents et diversifier l'économie nationale.Dans cette optique, il devient urgent de mettre à la disposition des professionnels et des investisseurs sérieux un portefeuille du foncier et à des conditions souples, avantageuses, quitte à imposer des garde-fous pour éviter que le foncier ne soit de nouveau détourné à des fins spéculatives. R. E.