Selon l'ADE, 90% de la population urbaine sont raccordés aux réseaux publics d'AEP. Les journées portes ouvertes sur l'eau ont commencé, hier, à Alger avec, comme principale activité, une exposition au Palais de la culture des principaux intervenants, essentiellement des institutions et entreprises publiques du secteur, à l'occasion de la Journée mondiale de l'eau, à l'initiative du ministère des Ressources en eau et de l'agence de communication Expolab. Au stand d'Hydrotraitement, on apprend que toutes les stations monobloc de dessalement de l'eau de mer, à l'exception de celle de Tigzirt dont les travaux vont bientôt démarrer, sont achevées. Ce sont 12 sur un contrat de 13 unités d'une capacité globale de 32 500 m3/j. Elles devaient être prêtes en novembre dernier. “Il y a actuellement un problème de prise d'eau. La géologie du terrain ne permet pas une bonne perméabilité du sol. Ce qui ne se traduit pas par un débit très important. Il y a donc un problème de débit”, explique la représentante d'Hydrotraitement. Elle assure que, l'été prochain, les 12 stations seront opérationnelles avec une production proche ou égale à la capacité initiale. Hydrotraitement réalise des stations d'épuration et de traitement, ainsi que des travaux d'adduction. En l'occurrence, elle a un projet de station d'épuration à Azzefoun et un autre d'assainissement de la ville de Jijel. Hydrocanal, elle, est spécialisée dans la fabrication de tuyaux en béton. Elle a été sollicitée pour le projet de transfert des eaux du barrage de Mexa vers Annaba (conduite de 23 km pour l'AEP), achevé actuellement, selon son représentant. Elle fournira les canalisations pour le projet d'Outayah (Biskra) destiné à l'irrigation de 950 hectares, celui de Bérezina et le périmètre de Mina (Relizane). Hydrocanal a une capacité de production de 200 km de tuyaux d'adduction, 200 km d'assainissement et 160 km pour l'irrigation. Hydroaménagement, elle, est également spécialisée dans la fabrication de tuyaux en béton. Elle est associée à Hydrocanal dans le projet de Bérezina. Selon son représentant, les travaux de transfert Nador-Boukourdane, faisant partie du projet d'interconnexion de Mazafran, sont sur le point d'être achevés. Hydroéquipement, lui, fournit les équipements de forage et réalise des stations de pompage. En un mot, l'Algérie dispose d'un outil de réalisation assez appréciable, mais dont les délais de réalisation sont de façon générale, selon les utilisateurs, en-deçà des attentes. Au stand d'Astom-Algérie, la filiale du grand groupe français, le maître mot est l'efficacité. Astom a décroché avec Dragados (Espagne) le contrat de réalisation et d'exploitation de la station de pompage de Béni Haroun d'une valeur de 145 millions d'euros, devant être achevé à fin 2004. Le groupe français fournit les deux pompes de 11 m3/s, chacune d'une puissance de 180 MW. A l'ADE, c'est un colossal travail de réorganisation qui attend cette future “Sonelgaz de l'eau”. Elle doit intégrer l'AGEP, 9 EPIC régionales couvrant 22 wilayas et 370 communes, ainsi que 26 Edepmia gérant 248 communes ainsi que 923 régies et services communaux. L'ADE gérera un portefeuille de 2,5 millions d'abonnés. Selon l'ADE, 90% de la population urbaine sont raccordés aux réseaux publics d'AEP, 70% de la population rurale agglomérée desservis par ces mêmes réseaux. A l'ANRH, on apprend que cette agence se charge entre autres de la surveillance de la qualité des eaux des barrages et des nappes. Elle dispatche l'information, notamment vers la tutelle et l'ANB. Enfin, les organisateurs des journées ont programmé le 25 des conférences, en particulier sur la problématique de l'eau en Algérie, le dessalement des eaux ainsi que la tarification. N. R. 2003, l'année de la nouvelle politique hydrique L'année 2003 “devra consacrer la mise au point de la nouvelle politique de l'eau”, souligne le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, dans son message à l'occasion de la Journée mondiale de l'eau. Pour le chef de l'Etat, cette nouvelle politique de l'eau est basée sur “une meilleure connaissance et une utilisation plus rationnelle de nos potentialités, et sur la recherche d'un complément de ressources par les techniques les plus modernes telles que le dessalement de l'eau de mer et la réutilisation des eaux usées”. Considérant que l'eau représente “l'enjeu essentiel de l'avenir”, le président Bouteflika a avancé que cette journée devra être “le déclenchement d'une véritable révolution dans les mentalités pour arrêter le gaspillage et pour tendre vers une répartition équitable de l'eau”. L'économie de l'eau, a-t-il précisé, est désormais une responsabilité “collective et publique” et aussi “individuelle”. M. Attar : “Le plan Orsec pourrait être allégé” Lors de sa visite dans les stands, M. Attar, qui s'est félicité de “la qualité de ce salon”, a rappelé que le taux de remplissage des barrages a atteint 89% à l'est du pays, 48% au centre, 49% dans la région du Chellif et 40% à l'ouest du pays. Il devait souligner la “prudence” avec laquelle opère le ministère “car, a-t-il dit, nous ne pouvons prévoir le taux de pluviométrie en 2004”, tout en assurant cependant que “le volume d'eau au Centre permettra une distribution normale pour un an seulement, sans plus”. Parlant des horaires de distribution d'eau, le ministre a indiqué que “le rythme d'un jour sur trois est maintenu, mais qu'il pourrait être allégé, soit un jour sur deux, mais avec une plage horaire plus réduite”. En outre, M. Attar a relevé que le budget d'investissement du ministère vient en troisième position après ceux de la Défense et de l'Education nationale.