Les assurances d'Alger et de Moscou ne semblent pas dissiper les craintes de l'Union européenne. Le commissaire européen à l'énergie, Andris Piebalgs, a demandé aux deux pays d'expliquer leurs “intentions” et leurs conséquences pour les consommateurs européens. “C'est une question qu'il faut poser à nos partenaires et nous le ferons dans notre dialogue avec l'Algérie et avec la Russie : quelles sont leurs intentions, quel est le processus dans lequel ils sont engagés et quelles pourraient être les conséquences pour les consommateurs de l'UE ?” affirme M. Piebalgs. Le vice-président du géant gazier russe Gazprom, Alexandre Medvedev, lui a répondu à partir de Davos où le gratin de l'économie mondiale a entamé sa grand-messe annuelle. Le Russe s'est défendu de vouloir constituer un cartel avec l'Algérie. Selon M. Medvedev, les contacts qui ont eu lieu entre Gazprom et la compagnie publique algérienne Sonatrach visaient uniquement à renforcer la coopération entre eux. “C'est une discussion d'affaires totalement normale qui pourrait déboucher sur une coopération dans différents domaines énergétiques”, a-t-il déclaré à l'issue d'un débat du Forum économique mondial. “C'est comme lorsque des sociétés comme Exxon et Shell discutent de leurs sociétés communes”, a ajouté le responsable russe. “Il n'est pas possible de contrôler les prix dans le secteur du gaz en raison de la structure du marché”, a-t-il estimé. Le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, lui aussi avait rassuré l'Europe en recevant, la semaine passée, le ministre russe de l'Industrie et de l'Energie, M. Victor Khristenko, en visite à Alger. Le ministre de l'Energie a écarté l'idée de création d'une Opep du gaz en raison de la rigidité et de la spécificité de ce marché. Si le marché du pétrole est liquide et répond à l'offre et à la demande, celui du gaz est régional ; il repose sur des gazoducs et des unités de gaz naturel liquéfié. R. E.